«Gilets jaunes»: Le préfet de l’Eure répond au maire d’Évreux après les violences
MOBILISATION•Samedi, dans un communiqué particulièrement cinglant diffusé samedi soir, le maire Guy Lefrand (Les Républicains) a estimé que « la ville a été livrée à elle-même »…20 Minutes avec AFP
Le préfet de l'Eure s’est « étonné » des critiques formulées par le maire d’Evreux sur sa gestion du maintien de l’ordre après les violences commises samedi en marge d’un rassemblement qui a attiré 800 «gilets jaunes» dans la ville normande. Samedi, dans un communiqué particulièrement cinglant diffusé samedi soir, le maire Guy Lefrand (Les Républicains) a estimé que « la ville a été livrée à elle-même ». « À l’Etat, nous avions demandé des moyens supplémentaires pour contenir les éventuels débordements. Sans succès », a-t-il estimé.
« Les commerçants, les riverains, les usagers du centre-ville n’ont pas eu le droit à la protection de l’Etat, en première partie de journée », a-t-il écrit.
aLes locaux de la police municipale dégradés
Des dégradations ont été commises devant le siège de la Banque de France et les locaux de la police municipale ont été dégradés, selon les autorités, qui ont également déploré l’incendie de « deux véhicules » aux abords de la mairie. Douze personnes ont été interpellées à Evreux et il n’y a pas eu de blessé, selon un bilan de la préfecture.
Le préfet de l’Eure Thierry Coudert, tout en assurant vouloir « ramener de la sérénité », s’est étonné « d’entendre que la préfecture aurait été privilégiée au détriment du centre-ville alors même que des bâtiments de l’État ont été attaqués ». « Un dispositif adapté et prenant en compte des effectifs mis à disposition, avait bien été mis en place », a-t-il affirmé. Le préfet estime aussi qu’il avait été demandé à la mairie de procéder à l’enlèvement des objets susceptibles d’être utilisés par des casseurs.
« Force est de constater que des barricades ont pu être dressées grâce au matériel des différents chantiers situés autour de la mairie, matériaux qui ont également servi de projectiles à l’encontre des forces de l’ordre », a estimé le préfet.
En outre, le représentant de l’Etat rappelle dans ce communiqué que le maire d’Evreux, avait lors d’une rencontre sur un rond-point avec des « gilets jaunes » en novembre « appelé à bloquer la préfecture ». Guy Lefrand avait écopé d’un rappel à la loi après l’ouverture d’une enquête par le parquet pour « des faits de complicité par instigation d’organisation d’une manifestation non autorisée ».