L'essentiel

  • Quelque 69.000 manifestants ont été comptabilisés sur toute la France, samedi.
  • Dans l’Ouest de la France, plusieurs milliers de personnes ont participé à des rassemblements, émaillés d’incidents.

Malgré une mobilisation en recul (69.000 « gilets jaunes » dans toute la France, en baisse par rapport aux 84.000 manifestants recensés la semaine dernière) plusieurs milliers de « gilets jaunes » ont répondu présents samedi dans l’Ouest pour l’acte 11 du mouvement. Des échauffourées ont éclaté entre forces de l’ordre et protestataires samedi dans plusieurs villes. 20 Minutes fait le point.

A Nantes

Dans la cité des ducs, environ 2.000 personnes ont défilé dans les rues du centre-ville, répondant pour certains à un appel lancé par une intersyndicale. La manifestation a été le théâtre de heurts. « Il y a eu de nombreux jets de projectiles et même un cocktail Molotov », a indiqué la préfecture de Loire-Atlantique. « Les forces de l’ordre ont riposté avec des gaz lacrymogènes », a ajouté cette source. Les grilles du palais de justice ont été prises pour cible. En fin d’après-midi, il y avait eu neuf interpellations.

A Évreux

Des incidents ont éclaté en marge d’un rassemblement qui a réuni plus de 800 personnes, selon la préfecture de l’Eure. Des dégradations ont été commises devant le siège de la Banque de France et les locaux de la police municipale ont été dégradés, selon les autorités, qui ont également déploré l’incendie de « deux véhicules » aux abords de la mairie.

En fin d’après-midi, dans un communiqué particulièrement cinglant, le maire Guy Lefrand (Les Républicains) a estimé que « la ville a été livrée à elle-même ». « Les commerçants, les riverains, les usagers du centre-ville n’ont pas eu le droit à la protection de l’État, en première partie de journée », a-t-il écrit.

A Quimper

La ville du Finistère avait été choisie pour accueillir le rassemblement régional des « gilets jaunes ». Au total, 1.200 personnes ont défilé à Quimper. « Je suis avec les gilets jaunes depuis le 17 novembre parce j’en ai assez de toutes ces taxes, je n’en peux plus », a expliqué Patty, une fonctionnaire de 54 ans. « Il faut baisser les taxes sur les produits de première nécessité et augmenter les taxes sur les produits de luxe ».

Acte 11 des gilets jaunes à Quimper, le 26 janvier 2019
Acte 11 des gilets jaunes à Quimper, le 26 janvier 2019 - F. Tanneau/AFP

En fin d'après-midi, des bouteilles et fumigènes rouges ont été lancés derrière les grilles de la préfecture où des CRS étaient présents. Ces derniers ont répliqué avec des lances à eau et des grenades lacrymogènes.

Au Mans

Sur les 300 « gilets jaunes » qui ont protesté dans les rues, une centaine d’entre eux se sont introduit à l’intérieur du palais des Congrès - après avoir cassé des portes -alors que le maire Stéphane Le Foll devait prononcer ses voeux.

Pour essayer de calmer les esprits, l’ancien ministre est sorti de la grande salle où devait avoir lieu la cérémonie et s’est rendu dans le hall où il s’est retrouvé face à une centaine de « gilets jaunes ». Stéphane Le Foll a alors pris un mégaphone et a tenté de prendre la parole. Mais vu l’ambiance délétère, il s’est retrouvé pratiquement plaqué contre une porte et est finalement retourné dans la grande salle. La cérémonie a été annulée et la salle évacuée.

Et aussi…

A Rouen, cinq personnes (quatre manifestants et un fonctionnaire de police) ont été blessées et il y a eu treize interpellations. Au Havre, un policier a été blessé et six personnes ont été interpellées, d’après la préfecture.

De source préfectorale, un millier de manifestants ont également défilé à Angers tandis qu’ils étaient 500 à Tours.