CP à 12 élèves en éducation prioritaire: Les résultats montrent que les élèves ont progressé
EDUCATION•Cette mesure phare de la politique de Jean-Michel Blanquer commence à porter ses fruits…
Delphine Bancaud
Des chiffres qui tombent à pic en plein milieu de la crise des « gilets jaunes », lors de laquelle les inégalités sont sans cesse dénoncées. Un an et demi après l’entrée en vigueur d’une de cette mesure phare de Jean-Michel Blanquer, le dédoublement des classes de CP en REP + commence à porter ses fruits.
Selon les chiffres dévoilés par le ministère de l’Education ce mercredi, qui reposent sur l’évaluation de 15.000 élèves de 408 écoles, les effets de cette mesure sont positifs. Alors que, avant la réforme, 40 % des élèves de CP en REP + étaient en très grande difficulté en maths et en français, le dédoublement des classes a permis une baisse de cette proportion de 7,8 % pour le français et de 12,5 % en maths.
« Ces résultats sont très encourageants »
Et si l’on compare les résultats d’un groupe d’élèves ayant bénéficié de la réduction de la taille des classes et d’un groupe qui n’en a pas bénéficié, il apparaît que les premiers ont des résultats significativement supérieurs en fin de CP en français et en maths. « Ces résultats sont très encourageants, car ils portent sur la première année de mise en œuvre de la réforme. Ils sont d’ailleurs conformes aux études françaises et internationales », indique Fabienne Rosenwald, à la tête de la Direction de l’évaluation, la prospective et la performance (Deep).
Un constat que fait aussi Isabelle Goubier, inspectrice à l’Académie de Paris : « Au mois de mai, 97 % de nos élèves de CP dédoublés savaient déchiffrer, contre 90 % l’an dernier », indique-t-elle.
Un impact sur le climat de classe
Mais ce n’est pas le seul effet positif de a mesure , selon la rue de Grenelle. La réduction de la taille des classes a déjà eu un effet sur les pratiques pédagogiques et le climat scolaire. Selon l’évaluation, 98 % des professeurs concernés par le dispositif indiquent comprennent mieux les difficultés des élèves. Ils décrivent aussi des classes plus favorables aux apprentissages, avec des élèves plus attentifs, plus efficaces dans leur travail, plus motivés. Ils affirment aussi instaurer une meilleure dynamique de classe avec un groupe d’élèves plus réduit.
« Il faut dire que les enseignants de ces classes ont bénéficié de formation (sur l’apprentissage de la lecture, l’enseignement des maths…) et ont été accompagnés par les inspecteurs de l’Education nationale », insiste Jean-Marc Huart, directeur général de l’enseignement scolaire.
Le coût de la mesure dénoncé
Reste que ces résultats positifs ne feront pas taire toutes les critiques. Le principal syndicat du primaire, le SNUIPP, dénonce régulièrement le coût de la mesure. « La vitrine séduisante des CP à 12 s’est construite en puisant dans l’arrière-boutique. La facture a été payée par d’autres classes, qui ont vu leurs effectifs augmenter (en CM1 et CM2 surtout) », a déclaré Francette Popineau, secrétaire générale du SNUIPP.