REFUGEL'épouse de l'ex-patron chinois d'Interpol demande l'asile en France

Interpol: L'épouse de l'ex-patron chinois, porté disparu, demande l'asile en France

REFUGELa famille de Meng Hongwei estime que le gouvernement chinois cache Meng Hongwei quelque part, l’enpêchant de les prévenir ou de contacter un avocat…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Alors que Meng Hongwei, l’ex-président de l’organisation policière Interpol, accusé de corruption en Chine, est porté disparu depuis septembre, son épouse, qui se dit menacée, a demandé l’asile en France, ont révélé Radio France et Libération, ce vendredi.

Meng Hongwei a disparu fin septembre lors de son retour en Chine. Après l’ouverture d’une enquête par le gouvernement chinois, il avait démissionné, le 7 octobre dernier, de son poste de directeur d’Interpol Chine. Pékin a annoncé qu’il était placé sous enquête pour avoir « accepté des pots-de-vin ».

Son épouse dénonce une « tentative de kidnapping »

Son épouse Grace Meng, restée à Lyon où se trouve le siège d’Interpol, a assuré avoir besoin que le gouvernement français lui vienne en aide, racontant avoir été victime d’une « tentative de kidnapping ». Elle a notamment expliqué avoir reçu chez elle début octobre deux hommes d’affaires chinois qui lui ont demandé de les accompagner en République Tchèque en jet privé.

« Je leur ai dit que, avec mon mari, nous ne voyagions jamais dans des avions privés et que je connaissais mal la République tchèque », a-t-elle raconté. « Ce qui est très bizarre, c’est qu’ils sont revenus deux jours après » pour « proposer de m’emmener faire un tour dans les villes d’Europe. J’ai dit que je n’avais pas le temps ». « Après la tentative de kidnapping, j’ai prévenu la police, qui m’a mise sous protection avec mes jumeaux de 7 ans », a-t-elle indiqué.

Des suspects cachés par le gouvernement chinois pendant plusieurs mois

Elle a précisé qu’elle devait se rendre ce vendredi dans les locaux de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). En octobre dernier, Grace Meng avait déjà déclaré craindre pour sa propre sécurité et accusé le gouvernement chinois de « persécution politique ». La Commission nationale de supervision chinoise, qui enquête sur le dossier de Meng Hongwei, peut garder des suspects au secret pendant six mois, sans prévenir leur famille ni leur donner accès à un avocat.

Les proches de responsables déchus sont en général empêchés de s’exprimer par les autorités chinoises. Les propos de Grace Meng aux médias sont donc inhabituels et représentent sans aucun doute une source d’embarras pour Pékin. L’élection de Meng Hongwei à la tête d’Interpol fin 2016 avait été vécue comme une victoire pour la Chine, en dépit des inquiétudes que cela avait fait naître parmi les défenseurs des droits de l’homme. Il a été remplacé en novembre par le Sud-Coréen Kim Jong-yang.