«Gilets jaunes»: Le patron de la police rappelle les règles d'utilisation des lanceurs de balles de défense
RECOMMANDATIONS•Accusés d’avoir blessé de nombreux manifestants et d’être utilisés de manière trop fréquente par les policiers, les lanceurs de balles de défense font polémique…Manon Aublanc
Si Christophe Castaner a défendu l’emploi des lanceurs de balles de défense, de son côté, Eric Morvan, le directeur général de la police nationale, a rappelé, dans une lettre envoyée aux forces de l’ordre, les conditions d’utilisation de cette arme au cours des opérations de maintien de l’ordre, révèle France 3, ce mercredi.
Accusés d’avoir fait de nombreux blessés pendant les manifestations des « gilets jaunes » et d’être utilisés de manière trop fréquente par les policiers, les lanceurs de balles de défense n’ont pas fini de soulever des questions.
« Le tireur ne doit viser exclusivement que le torse ainsi que les membres supérieurs ou inférieurs »
Dans un courrier envoyé aux forces de l’ordre, et consulté par France 3, le préfet Eric Morvan, le directeur général de la police nationale, a rappelé les conditions d’utilisation de ces armes. Le lanceur de balles de défense de calibre 40 mm, également surnommé LBD 40, « peut être employé lors d’un attroupement (…) en cas de violences (…), à l’encontre des forces de l’ordre » ou « si elles ne peuvent défendre autrement le terrain qu’elles occupent », a écrit Eric Morvan dans son courrier. « Ces circonstances correspondent aux émeutes urbaines auxquelles les policiers sont actuellement confrontés », poursuit-il.
Si « le LBD peut constituer une réponse adaptée pour dissuader ou neutraliser une personne violente et/ou dangereuse », le préfet « demande » aux policiers « de veiller rigoureusement au respect des conditions opérationnelles » de cette arme. « Les intervalles de distance (…) doivent être respectés. » « Le tireur ne doit viser exclusivement que le torse ainsi que les membres supérieurs ou inférieurs », précise-t-il.
Les lanceurs de balles de défense responsables de six cas de blessures irréversibles
« Après un tir et en cas d’interpellation, dès que l’environnement opérationnel le permet », ajoute-t-il, « il convient de s’assurer de l’état de santé de la personne et de la faire prendre en charge médicalement si son état de santé le justifie. » Eric Morvan « demande » le « respect très strict des dispositions contenues dans ce message et de donner des instructions impératives afin qu’elles soient rappelées lors des briefings opérationnels précédant chaque opération de maintien de l’ordre ».
Mardi, lors d’un déplacement à Carcassonne, Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, avait justifié l’emploi de cette arme : « Quand les forces de l’ordre sont effectivement acculées, elles utilisent des moyens ». Mais les lanceurs de balles de défense auraient causé des blessures irréversibles aux yeux ou à la main chez six manifestants, a affirmé RTL, ce mercredi. Quatre manifestants auraient perdu l’usage d’un œil, et deux auraient eu la main arrachée, aurait confié une source policière à la radio.