Qui est Mélanie Luce, la nouvelle présidente de l'Unef?
PORTRAIT•L’étudiante en 3e année de droit à Paris-2 a pris la tête du syndicat étudiant depuis vendredi…
Delphine Bancaud
L'essentiel
- A 22 ans, elle a déjà un beau parcours syndical derrière elle : militante, elle a ensuite intégré le bureau national de l’Unef en mai 2016, avant de devenir vice-présidente chargée des questions sociales en 2018.
- Son élection à la tête du syndicat de gauche, Mélanie Luce la voit aussi comme un symbole : « C’est la première fois qu’une femme de couleur prendra la tête d’une organisation étudiante. Cela montre que l’Unef évolue », déclare-t-elle.
Elle a la tchatche des passionnés. Mélanie Luce, 22 ans, a été élue présidente de l’Unef ce vendredi. Elle succéde à Lilâ Le Bas, à la tête de l’Unef depuis deux ans et demi. « Cette transition a été préparée depuis plusieurs mois. Mélanie travaille avec moi depuis plusieurs années. Elle est déterminée, rigoureuse et maîtrise beaucoup de dossiers », explique Lilâ Le Bas.
Un défi qui n’a pas l’air d’effrayer Mélanie Luce, car l’étudiante en troisième année de licence de droit à Assas (Paris-2) a déjà un beau parcours syndical derrière elle. « J’ai adhéré à l’Unef en 2014. Le syndicat m’a accompagné pour obtenir une bourse lorsque je suis arrivée à la fac. Et j’ai eu envie d’aider les autres à mon tour », confie cette fille de profs à 20 Minutes. Elle devient ensuite présidente de section locale à Paris-2 : « Mener une action syndicale dans cette fac n’a rien de facile. Mais cela m’a aguerri. Et le fait de côtoyer quelques étudiants exprimant des opinions d’extrême droite m’a donné encore plus envie de me battre », commente-t-elle.
La deuxième femme à être élue présidente de l’Unef
Forte de cette expérience, Mélanie Luce a intégré le bureau national de l’Unef en mai 2016, tout d’abord pour coordonner les sections locales, puis pour gérer les questions universitaires. En juillet 2018, elle devient vice-présidente chargée des questions sociales. « Je suis convaincue que le combat syndical peut faire changer les choses et que c’est la meilleure arme pour lutter contre la ségrégation sociale à l’université. D’ailleurs l’an dernier notre mobilisation a permis la création de 30.000 nouvelles places dans l’enseignement supérieur », affirme-t-elle.
Sa future élection à la tête du syndicat de gauche, Mélanie Luce la voit aussi comme un symbole : « C’est la première fois qu’une femme de couleur prendra la tête d’une organisation étudiante. Cela montre que l’Unef évolue », insiste-t-elle. Un avis partagé par Lilâ Le Bas. « Après moi, Mélanie sera la deuxième femme à être élue présidente de l’Unef. C’est le signe que la mixité est désormais ancrée dans le mode de fonctionnement de l’Unef », ajoute-t-elle. Un signe d’autant plus attendu après la révélation l’an dernier des affaires de sexisme qui avaient touché l’organisation il y a quelques années.
« Je compte faire avancer le droit d’étudier »
Lors de son prochain mandat, Mélanie Luce aura du pain sur la planche : « Je compte faire avancer le droit d’étudier, notamment en luttant contre la sélection à l’entrée de l’université instaurée par Parcoursup et en m’opposant à l’augmentation des droits d’inscriptions pour les étudiants étrangers », annonce celle qui s'imagine bien avocate péaliste ou en droit du travail plus tard. La future présidente compte notamment aller au front pour demander au gouvernement la création de nouvelles places dans l’enseignement supérieur, pour obtenir la publication des algorithmes locaux de Parcoursup…
Mais son action sera aussi en direction des étudiants : « Je souhaite renforcer l’envie de chaque jeune de s’engager dans le syndicalisme étudiant », affirme-t-elle. Un enjeu de taille quand on sait que participation aux dernières élections étudiantes n’a été que de 7,5 %.