Strasbourg: Pourquoi une grève et les cantines fermées dans les écoles de la ville ce mardi?
ECOLES•A Strasbourg (Bas-Rhin), les rythmes scolaires vont encore provoquer des remous en ce début 2019. Ce mardi, une grève appelée par les syndicats d’enseignants et d’agents, s’annonce importante…Bruno Poussard
L'essentiel
- Après une concertation, le maire de Strasbourg (Bas-Rhin) a proposé de maintenir la semaine de 4,5 jours mais avec un scénario « atypique ».
- Sa position n’a clairement pas plu aux syndicats d’enseignants et d’agents de la municipalité qui appellent de concert à la grève ce mardi.
Le scénario a été dévoilé en décembre. Après une concertation, le maire de Strasbourg (Bas-Rhin) a proposé de maintenir la semaine de 4,5 jours et de la répartir sur cinq matins et trois après-midi dans les écoles (tout en avançant la rentrée d’une semaine en août). Avant que la décision soit votée par les 112 conseils d’école d’ici le 1er février pour la rentrée 2019, la grogne n’a pas tardé.
Dès mi-décembre, plusieurs syndicats d’enseignants ont appelé ensemble à la grève ce mardi dans la capitale alsacienne. Les agents de la collectivité ont suivi. Si bien que la municipalité a annoncé début janvier la fermeture des cantines et des perturbations dans les services périscolaires ce jour-là. Les syndicats ont, eux, annoncé un rassemblement devant la mairie à 11h30.
Une grève attendue massive dans les écoles
« A Strasbourg depuis 1989, je n’ai jamais vu une telle mobilisation », prévient François Schill, directeur de l’école maternelle de la Niederau, syndiqué au SNUipp-FSU. Des écoles seront entièrement fermées. A l’en croire, syndicats et enseignants au sein de ceux-ci ne sont pas tous d’accord sur la solution idéale mais ils s’opposent tous au scénario proposé par le maire.
François Schill craint une gestion complexe, des difficultés à choisir la deuxième après-midi à libérer ou des problèmes d’absentéisme fin août… Au lieu de soumettre seulement ce scénario au vote des conseils d’écoles, les syndicats veulent ajouter le choix du retour aux quatre jours, ou la conservation de l’organisation actuelle. Une pétition aux 1.300 signatures va dans ce sens.
Une concertation menée en 2018 remise en cause
En réponse, Françoise Buffet, adjointe chargée de l’éducation, met en avant le « respect » nécessaire selon elle des 8.600 réponses obtenues par le questionnaire dédié en 2018 : « Avec un point d’avance, la majorité est courte, mais c’est quand même une majorité pour les cinq matinées de classe. Et parmi les parents répondants, ce choix a d’ailleurs obtenu cinq points d’avance. »
L’élue met également de nouveau en avant « l’intérêt de l’enfant » à travers une meilleure concentration « le matin ». Puis elle ajoute : « Ce scénario prend également en compte la volonté des enseignants de travailler quatre jours en leur libérant une demi-journée supplémentaire. » Les syndicats, eux, évoquent carrément des « chiffres truqués » de la consultation, dixit François Schill.
En citant des différences entre les questionnaires sur Internet et en papier ou plusieurs réponses pas prises en compte sur le même ordinateur, il demande que « tout le monde puisse s’exprimer librement en conseil d’école ». Parlant d’un souci « marginal », Françoise Buffet regrette enfin que « moins de la moitié des enseignants aient voté ». La mobilisation changera-t-elle les choses ?
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