VIDEO. «Gilets jaunes»: Un photographe blessé à la Rochelle par un tir de lanceur de balle de défense
LA ROCHELLE•Le photojournaliste a eu la rotule fracturée et s’est vu prescrire dimanche un arrêt de travail de 45 jours...M.C. avec AFP
Blessé en voulant rendre compte des événements. Un photographe de 46 ans, qui travaillait pour le journal Sud Ouest et l’AFP, a affirmé dimanche avoir été touché au genou par un tir de lanceur de balle de défense (LBD) alors qu’il couvrait samedi une manifestation de « gilets jaunes » à La Rochelle.
Xavier Leoty, dont l'une des photos illustre cet article, a eu la rotule fracturée et s’est vu prescrire dimanche un arrêt de travail de 45 jours, a-t-il dit à l’AFP. Le photojournaliste a affirmé avoir été touché par un tir de LBD (lanceur de balles de défense) alors que des heurts survenaient dans la soirée sur le Vieux Port. « J’étais clairement identifiable au milieu de manifestants dispersés par les gaz lacrymogènes. Ils m’ont visé, ça a touché le genou », a-t-il déclaré, précisant qu’il était « tombé par terre » et avait été secouru par des "medic" « gilets jaunes ». Le photographe a ensuite continué à travailler, tout en boitant, pensant qu’il n’avait qu’un « gros hématome ».*
Sud-Ouest a mis en ligne la vidéo filmée par une caméra Go pro fixée sur l’appareil photo de Xavier Leoty (il est blessé vers 2:00). Le journal précise que le photographe, dont « la silhouette longiligne est connue des forces de l’ordre locales », ne portait pas de brassard presse, car il avait été pris pour cible par des « gilets jaunes » la semaine précédente.
« Ce journaliste n’étant évidemment pas ciblé »
Le préfet de Charente-Maritime, Fabrice Rigoulet-Roze, a appris qu’un journaliste avait été blessé au genou, « ce que le préfet regrette, ce journaliste n’étant évidemment pas ciblé », a indiqué la préfecture à l’AFP. « C’est vraisemblablement un tir de LBD mais on n’a pas vu le dossier médical », a-t-on ajouté de même source.
Elle a rappelé que samedi en fin d’après-midi, « les forces de l’ordre ont été prises à partie à plusieurs reprises par un groupe d’une cinquantaine d’individus par des jets de projectiles (bouteilles en verre, pavés, pétards) dans les rues du centre-ville ». Les FSI (Forces de sûreté intérieure) « ont alors répliqué en utilisant les moyens de défense en dotation (grenades lacrymogènes, lanceurs de balles de défense) soumis à un cadre d’emploi strict », a-t-elle ajouté.
Treize personnes ont été interpellées à la Rochelle à l’issue d’une manifestation qui avait rassemblé quelque 2.000 personnes, selon les autorités. La controverse autour de l’utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD) a été relancée après les blessures de manifestants lors de récentes mobilisations de « gilets jaunes » et de lycéens.