VIDEO. «Gilet jaunes» dans le Sud-Ouest: Deux journalistes agressés racontent et déposent plainte
ACTE 9•Deux journalistes agressés à Toulouse et à Pau, samedi, lors de l’acte 9 des « gilets jaunes », ont choisi de déposer plainte…H.M. avec AFP
«Quatre à cinq minutes, interminables » sous la menace d’hommes encagoulés, portant des gilets jaunes, qui frappaient à coups de pied sur sa voiture. C’est ce qu’a vécu samedi après-midi, à Toulouse, une journaliste pigiste de La Dépêche du Midi. Elle venait de couvrir l’acte 9 en centre-ville et sortait d’un parking souterrain dans une voiture aux couleurs du journal quand elle a été prise à partie.
« J’ai été bloquée par plusieurs individus qui m’ont menacée », raconte, toujours « choquée », la mère de famille de 31 ans ce dimanche sur le site du quotidien. « On va te niquer, tu es la catin de la préfecture… », lui ont lancé ses agresseurs.
Une plainte a été déposée ce dimanche au commissariat central de Toulouse, pour « dégradations volontaires », la voiture portant encore les stigmates de ce grand défoulement.
De « vrais gilets jaunes » à la rescousse
A Pau, Franck Paillanave, pigiste pour le site d’informations locales C l'Info, annonce lui aussi qu’il va déposer plainte. Il a reçu un coup volontaire, samedi soir, alors qu’il poursuivait son direct. « On s’est fait rattraper par la manifestation et c’est là qu’une dizaine de personnes nous ont entourés, dont une assez hostile, explique-t-il. (…) J’ai voulu faire un peu barrage à cet individu sur ma droite quand sur ma gauche, une personne a pris de l’élan et m’a donné un coup de pied dans le haut de la jambe ».
Le journaliste précise que le groupe l’a pris pour un journaliste de BFM et que ce sont d’autres « gilets jaunes », ceux qu’il appelle « les vrais », qui sont venus à la rescousse.
Avant cet acte 9, huit plaintes de journalistes de médias nationaux ou locaux avaient déjà été déposées dans le Sud-Ouest, pour des agressions survenues à Toulouse (déjà), à Perpignan et près de la frontière franco-espagnole.
Christophe Deloire, le secrétaire général de l’ONG Reporters sans frontières, a lancé dimanche « un cri d’alarme » face à la multiplication des agressions de journalistes.