«Gilets jaunes»: Le point sur la mobilisation et les tensions dans les villes de l'Ouest
EN REGIONS•A Rennes, un groupe de manifestants a cassé une porte d’accès à la mairie...M.P. avec AFP
Des échauffourées ont éclaté entre forces de l’ordre et « gilets jaunes » samedi dans plusieurs villes de l’Ouest dont Rouen, Caen et Nantes, tandis qu’à Rennes, un groupe de manifestants a cassé une porte d’accès à la mairie. Le point sur la mobilisation, les tensions et les interpellations, villes par villes.
A Rouen
2.000 « gilets jaunes », selon la police, ont défilé dès le milieu de la matinée dans les rues du centre-ville, des tensions ont éclaté vers midi. Des jets de pavés ont entraîné la réplique des forces de l’ordre qui ont tiré des grenades lacrymogènes ainsi que des balles de lanceurs de balles de défense (LBD), atteignant un manifestant à l’arrière de la tête. Les « gilets jaunes » ont ensuite érigé plusieurs barricades sur l’une des principales artères de la ville. Des manifestants ont également mis le feu à un distributeur de banque, cassé un abribus, jeté des projectiles contre une caserne de gendarmerie. Selon le procureur de Rouen, 16 personnes ont été placées en garde à vue.
A Nantes
Au moins 2.000 personnes, parmis lesquelles beaucoup de femmes, ont défilé dans le centre-ville. La manifestation, partie en début d’après-midi, a aussitôt dégénéré. Des heurts ont éclaté et des grenades ont été tirées. Au moins une personne a été blessée. Les « gilets jaunes » nantais ont mis le feu à un tas de sapins sur la place de la cathédrale. Certains arboraient un drapeau tricolore, un bonnet phrygien ou une banderole « RIC », le référendum d’initiative citoyenne.
A Saint-Nazaire
Le pont a été bloqué plusieurs heures dans la matinée par plus d’une centaine de « gilets jaunes ». Des échauffourées ont éclaté entre forces de l’ordre et manifestants. « Ils ont mis le feu aux grilles de la sous-préfecture », a indiqué le sous-préfet de permanence. Des manifestants s’en sont également pris à une banque. Le pont de Saint-Nazaire a rouvert en milieu d’après-midi.
A Caen
Des tensions ont éclaté, où 1.000 personnes ont défilé, selon la préfecture, 3.000 selon des « gilets jaunes » interrogés par l’AFP. « Des manifestants, en grande majorité porteurs de gilets jaunes, se sont emparés des matériaux présents sur le chantier du tram de Caen pour ériger des barricades et allumer des incendies », a indiqué la préfecture dans son point de 19 heures en précisant que les opérations de maintien de l’ordre étaient encore « en cours face à des manifestants particulièrement agressifs et déterminés ».
« Les forces de l’ordre font face actuellement à une centaine de manifestants qui tentent de briser des vitrines et poursuivent leurs exactions envers les policiers et gendarmes présents. Les manifestants utilisent les matériaux du tram pour agresser les forces de l’ordre », précise la préfecture dans son communiqué. Le maire de Caen a annoncé vouloir porter plainte contre les dégradations et a décidé d’annuler le marché prévu ce dimanche sur le port de Caen.
A Rennes
A Rennes, près de 200 « gilets jaunes » se sont rassemblés devant la mairie en début d’après-midi. Un petit groupe qui n’était pas soutenu par l’ensemble des manifestants a cassé une porte vitrée d’accès à la mairie pour pénétrer dans le bâtiment, a constaté l’AFP. Les manifestants ont été refoulés et le cortège a ensuite défilé dans les rues de la ville, tentant d’ériger une barricade près du centre commercial Colombia, qui a été fermé.
Dans un communiqué, la maire de Rennes Nathalie Appéré (PS) a dénoncé « des dégradations intolérables (…) commises par des individus violents » et annoncé le dépôt d’une plainte.
Au Mans
Au Mans, une centaine de « gilets jaunes » ont tenté d’installer des chaînes devant la préfecture. La police a repoussé les manifestants et tiré des grenades lacrymogènes.