JUSTICEAprès les commerces vandalisés, l’activisme antispéciste sera jugé à Lille

Lille : Deux militants antispécistes accusés d’avoir vandalisé des commerces de viandes seront jugés en mai 2019

JUSTICEDeux militants antispécistes doivent comparaître en mai 2019, accusés d'avoir saccagé les vitrines de boucheries et de fromageries à Lille...
Le Canard Street, à Lille, vandalisé en juin 2018.
Le Canard Street, à Lille, vandalisé en juin 2018. - M.Libert / 20 Minutes
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Entre mai et août 2018, onze commerces de viandes et de fromages ont été endommagés dans la métropole lilloise.
  • En septembre, six personnes étaient placées en garde à vue et deux d’entre elles mises en examen pour « dégradations volontaires en réunion ».
  • Le procès des deux suspects doit se tenir en mai 2019, au tribunal correctionnel de Lille.

Onze devantures vandalisées entre mai et août 2018. En quelques semaines, Lille est devenue la capitale de l’activisme antispéciste. En septembre, deux suspects ont fini par être arrêtés et poursuivis pour « dégradations volontaires en réunion ». Leur procès, qui devait se tenir le 14 décembre, a été reporté au mois de mai 2019. Retour sur une affaire très particulière.

« Le renseignement intérieur avait été mis sur le coup, c’est dire si le dossier a été pris au sérieux par les autorités », témoigne un avocat des parties civiles. Car en parallèle des actions de dégradations de onze commerces de la métropole lilloise, des appels au meurtre ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux.

Confondus par l’ADN

Qui sont donc ces militants qui refusent la hiérarchisation entre les espèces et accusent l’être humain de se livrer à un génocide animal ? L’enquête a permis de mettre en examen deux suspects, une jeune femme de 22 ans et un homme de 31 ans. Tous deux sont des activistes qui participent régulièrement dans toute l’Europe aux manifestations antispécistes.

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Ils ont été confondus par l’ADN retrouvé sur les briques lancées, notamment contre la devanture de L’Esquermoise, une boucherie du centre-ville de Lille. Il s’agissait du premier coup d’éclat d’un trio d’activistes filmé par une caméra de vidéosurveillance.

Par la suite, le scénario sera quasiment toujours le même : deux ou trois personnes se présentent en pleine nuit face à la devanture visée et sortent des pavés d’un sac à dos. Les pavés sont lancés sur la vitrine. En même temps, à l’aide de bombes de peintures, sont tagués des slogans antispécistes.

Six personnes placées en garde à vue

Selon nos informations, le même genre de bombes de peinture sera retrouvé chez les suspects lors de perquisitions, en septembre. Un autre élément a permis à la police de faire le lien : les vêtements de deux activistes, interviewés masqués par une chaîne de télévision, ont été retrouvés chez les prévenus.

A l’époque, six personnes avaient été placées en garde à vue. Seulement deux ont donc été mises en examen et pour seulement trois faits commis à Lille : la boucherie L’Esquermoise, le 15 mai, la poissonnerie Le Petit Mousse, le 18 mai, et le restaurant Canard Street, le 4 juin.

« Obligés de casser pour se faire entendre »

Huit autres dégradations de commerce ont pourtant été répertoriées dans les semaines suivantes : deux Mc Do, sur la grand-place de Lille et à Lesquin, deux Buffalo Grill, à Lesquin et Wambrechies, la rôtisserie lilloise, Les 3 Coqs, ou encore la fromagerie Madame à Wambrechies, le 17 juillet, puis son homologue de Lille, Les bons Pâturages, deux jours plus tard. Mais rien n’a pu être démontré pour cette série de faits.

« Ce qui me rend malheureux, c’est qu’on soit obligés de casser pour se faire entendre », a expliqué l’un des deux prévenus lors de l’audience reportée, niant cependant les faits qui lui sont reprochés. Des actions violentes pour lutter contre la violence faite aux animaux : ces groupes d’activistes sont persuadés que c’est le seul moyen pour faire évoluer les mentalités.