FOYER D4A Marseille, un collectif squatte un bâtiment avec des enfants réfugiés

VIDEO. Marseille: Faute de prise en charge, un collectif squatte un bâtiment du diocèse avec des enfants réfugiés

FOYER D4Le collectif MIE13 a investi un bâtiment du diocèse de Marseille avec des mineurs isolés non accompagnés pour sensibiliser sur leur situation…
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Le collectif MIE 13 a investi un bâtiment inoccupé du diocèse de Marseille avec des mineurs isolés étrangers et des enfants réfugiés.
  • Il dénonce le manque de prise en charge de ce public par les collectivités et les institutions locales.
  • Aucune évacuation n’est prévue pour le moment.

Plus d’un an après avoir occupé l'église du Vieux-Port, le collectif mineurs isolés étrangers des Bouches-du-Rhône (MIE13) se voit « dans l’obligation » d’investir un nouveau bâtiment du diocèse. Depuis plus de quarante-huit heures, le collectif a investi avec des réfugiés un bâtiment situé avenue Saint-Just à Marseille, à quelques pas du conseil départemental des Bouches-du-Rhône.

« Nous l’occupons avec une quarantaine de mineurs isolés étrangers, ainsi qu’avec des enfants réfugiés en bas âge et leurs familles. Il y a actuellement six enfants de moins de 3 ans ainsi que deux femmes enceintes. Nous ne pouvons pas tolérer que ces personnes dorment dans la rue », explique Stéphanie, du collectif MIE13. Et l’afflux de personnes ne cesse de croître, il serait désormais une cinquantaine dans ce bâtiment en cours de vente par le diocèse.

Sensibiliser plutôt que de se substituer

S’ils ont choisi de squatter ce bâtiment, c’est que le collectif n’a pas vraiment d’autres choix. « On interpelle le conseil départemental et les différentes institutions compétentes pour la prise en charge de ces personnes, mais on ne peut pas dire que ça avance. Attention, ils ne font pas rien, mais leur situation n’est absolument pas satisfaisante. Certains ont des ordonnances de placement, pourtant ils restent à la rue. On souhaite continuer de sensibiliser ces institutions plutôt que de s’y substituer », espère Stéphanie.

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Le collectif réclame l’arrêt des mises à l’abri à l’hôtel, l’ouverture de foyer d’urgence pour les mineurs et que plus aucun enfant ne dorme à la rue, l’ouverture de maisons d’enfants pour les mineurs ainsi que l’égalité dans la prise en charge sans distinction d’origine.

Aucune évacuation

Le diocèse a porté plainte, et les policiers sont intervenus mardi soir vers 18 heures. « Le diocèse nous a expliqué qu’ils n’avaient pas d’autres choix que de porter plainte pour des questions de sécurité. Mais l’archevêque ne veut pas d’expulsion », explique le collectif.

La préfecture de police des Bouches-du-Rhône confirme à 20 Minutes une intervention sur place mardi. « Lorsque nous sommes intervenus, sur la demande du diocèse, la nuit était déjà tombée. Nous avons constaté la présence d’enfant et de mineurs, nous avons donc décidé de ne pas évacuer. Aucune évacuation n’est d’ailleurs à l’ordre du jour », explique-t-on à la préfecture de police.

« Cela ne suffira pas »

Le conseil départemental des Bouches-du-Rhône prend actuellement en charge 802 mineurs isolés, « dont 95 % bénéficient d’un hébergement avec accompagnement éducatif », selon une porte-parole.

La part du budget du département consacrée aux mineurs non accompagnés devrait progresser de près de 50 % en 2019, à 37,4 millions d’euros contre 26 millions en 2018, avait annoncé vendredi Didier Réault, vice-président du conseil départemental, en séance publique. « Au vu de la situation, cela ne suffira pas », avait-il ajouté.

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En novembre 2017, le collectif avait déjà investi l’église du Vieux-Port avec plusieurs dizaines de réfugiés, dont des mineurs isolés. Le département des Bouches-du-Rhône avait débloqué en urgence des places dans des centres d’accueil pour les mineurs étrangers isolés. Mais plus d’un an après, leur prise en charge fait encore défaut dans les Bouches-du-Rhône.