Affaire Preynat: l'avocat du prêtre demande un report du film de François Ozon
PEDOPHILIE DANS L'EGLISE•La sortie du film, qui évoque la naissance de « La Parole Libérée », est prévue le 20 février...Caroline Girardon
L’avocat du père Bernard Preynat, un prêtre du diocèse de Lyon qui devrait être jugé en 2019 pour des agressions pédophiles, souhaite que la sortie d’un film de François Ozon inspiré de l’affaire, prévue en février, soit reportée après le procès.
« L’objet de ma démarche est juste d’empêcher la sortie avant le procès. Que le film sorte, c’est la liberté de création », déclare Me Frédéric Doyez dans une interview publiée vendredi par le quotidien régional Le Progrès.
Sortie prévue le 20 février
« Mais sortir une fiction pour relater des faits correspondant à un procès qui va se tenir à court terme, et qui a été hyper-médiatisé au travers de la communication des victimes, c’est quelque chose qui peut porter atteinte à la présomption d’innocence », ajoute l’avocat. Il compte plaider sa cause auprès du réalisateur et envisage de saisir la justice en cas de refus.
Le père Bernard Preynat a été mis en examen en janvier 2016 et placé sous contrôle judiciaire pour des agressions sexuelles commises avant 1991 sur de jeunes scouts de la région lyonnaise. Selon une association de victimes à l’origine de l’affaire, l’instruction est achevée.
Le procès pourrait donc avoir lieu dans le courant de l’année 2019 mais après la sortie de Grâce à Dieu, le film de François Ozon, prévue le 20 février.
Un film qui évoque la naissance de « La Parole Libérée »
Cette fiction évoque la naissance de l’association «La Parole Libérée», dont un des fondateurs, Alexandre Hesez-Dussot, est incarné à l’écran par l’acteur Melvil Poupaud. Il avait porté plainte contre les agissements du père Preynat en 2015.
Le religieux a reconnu les faits lors de l’enquête. « Mais ce n’est pas cela qui est en jeu. La justice est un instant qui accouche d’une vérité judiciaire. La représentation des faits ne peut être issue que d’un débat contradictoire qui se tiendra à l’audience. On ne peut pas faire un film avant (…) Ce n’est que dans les tribunaux que la justice se rend », estime Me Doyez.