VIDEO. Attentat à Strasbourg: «C’est arrivé chez moi, on se connaît tous»
ATTENTAT•Strasbourgeois et visiteurs viennent nombreux sur les points de recueillement improvisés en hommage aux victimes de la fusillade du 11 décembre à Strasbourg…Gilles Varela avec Bruno Poussard
L'essentiel
- L'attaque de Strasbourg mardi 11 décembre a fait trois morts et 12 blessés dont cinq graves.
- Les Strasbourgeois se pressent sur les différents lieux où il y a eu des victimes.
Des yeux qui brillent, des mouchoirs qui cachent le silence, des larmes que l’on ne peut retenir. Aux points de recueillements en hommage aux victimes de la fusillade mardi soir dans les rues de Strasbourg, l’émotion est grande, forte, profonde. « J’étais choquée, maintenant je réalise et c’est un coup de massue », confie une retraitée. Ces dernières heures, de plus en plus de Strasbourgeois ou de visiteurs se pressent pour rendre « leur » hommage.
Elles sont venues entre amies, se tiennent fort par le bras pour se soutenir. Léa et Delphine, du lycée proche d’un des lieux de la fusillade, rue des Grandes arcades, viennent déposer quelques roses, rouges et blanches, achetées avec leur argent de poche. Pas de mots, un pudique moment de recueillement et les voilà se diriger vers d’autres lieux de la fusillade, pour y déposer des roses, encore. « C’est pour ne pas oublier, les garder en mémoire, montrer que l’on se soutient les uns les autres et surtout leur famille », expliquent les jeunes filles de 16 ans.
Solidaire
Tous sont venus déposer une bougie, un dessin, une fleur, un message. Sabrina, une trentenaire, elle aussi venue avec une amie, fait le tour également des lieux de recueillements et dépose des roses : « J’en ai aussi une pour la police. Nous devons montrer que nous sommes solidaires, c’est un message, je suis Strasbourgeoise et je suis très touchée. » En partant, la jeune femme fait une photo qu’elle postera sur les réseaux sociaux, pour adresser aux familles des victimes son soutien. D’autres lycéennes encore, viennent allumer des bougies : « C’est arrivé chez moi, on se connaît tous, confie Anna, visiblement très bouleversée. On veut montrer notre solidarité. » Rue du Saumon, Christine, une habitante du centre-ville, a déposé un mot pour « Pascal », décédé mardi soir. « Au nom de notre famille qui le connaissait bien, et d’amis qui nous ont demandé des nouvelles, depuis la Bretagne ou des Etats-Unis, et à qui on a dû apprendre son décès. »
Joël lui, regarde un peu circonspect le nombre de fleurs et de bougies qui s’entassent sur le seuil, voir la vitrine, de la petite boutique de crément rue des Orfèvres où il travaille. « C’est oppressant de voir tous ces journalistes, les caméras, sur son lieu de travail, le quartier où l’on vit. Mais je sens beaucoup de bienveillance chez les personnes ou les clients qui entrent, se réconforte le jeune homme. Une sorte de flamme. Impossible d’oublier un instant ce qui s’est passé, mais il faut être solidaires, se soutenir et peut être retrouvé un peu la magie de Noël, mais ça sera très difficile. »