Lycéens à Toulouse: « Ce n’est pas parce qu’on n’a pas le droit de vote que nous sommes idiots »
MANIFESTATION•Parcoursup, réforme du baccalauréat, «lycée à deux vitesses». Plus de 2.000 lycéens et enseignants ont manifesté dans les rues de la Ville rose mardi...B.C.
L'essentiel
- Plus de 2.000 lycéens et enseignants ont manifesté dans le calme dans les rues de la Ville rose.
- Après plus d’une semaine de mobilisation, ils veulent être entendus sur leurs revendications contre la réforme du bac ou encore Parcoursup.
«C’est notre avenir qui se joue là, si on ne descend pas dans la rue, rien ne bougera », lâche Elsa, 17 ans, au milieu du cortège de la manifestation toulousaine. Pour ce «mardi noir», plus de 2.000 élèves et enseignants ont battu le pavé de la Ville rose.
Après une semaine parsemée d’échauffourées, la manifestation s’est déroulée dans le calme, les violences cédant la place aux revendications.
Surtout au lendemain de l’allocution d’Emmanuel Macron, qui n’a pas effleuré la question de la mobilisation lycéenne, la réforme du baccalauréat ou Parcoursup.
« Ce n’est pas parce que nous sommes mineurs, que nous n’avons pas le droit de vote que nous sommes idiots. Nous sommes en mesure de réfléchir à l’avenir qu’on nous propose, nous sommes les adultes de demain », assène Nathan, élève de terminale à Berthelot.
« Un lycée à deux vitesses »
Et c’est bien ce qui se prépare pour leurs élèves qui inquiètent les professeurs venus en masse et en grève pour cette journée de mobilisation.
« Avec cette réforme, plus personne n’aura le même bac, cela va créer des inégalités, un lycée à deux vitesses. Dans un même établissement, un élève aura 36 possibilités. En seconde, dès aujourd’hui, ils doivent choisir trois enseignements de spécialité, dont un que vous abandonnerez en terminale. Mais pour ça il faut déjà avoir une bonne idée de ce que vous voulez faire », relève un professeur du lycée Déodat-de-Séverac.
Une de ses collègues n’hésite pas à rappeler que ce nouveau système d’option va aussi avoir des conséquences sur leurs effectifs. « Certaines matières comme SVT ne seront plus dans le tronc commun, cela va se traduire par une baisse des effectifs de 10 % », explique-t-elle.
Derrière la critique de la réforme du baccalauréat, pointe aussi celle de Parcoursup et la sélection à l’entrée de l’université. « Des parents racontent le stress phénoménal de leur enfant à devoir choisir à minuit quel vœu il décide d’abandonner sans savoir si les autres seront acceptés », poursuit cet enseignant.