SOCIALBuzyn condamne la récupération des «gilets jaunes» à l'étranger

«Gilets jaunes» récupérés à l'étranger: Buzyn condamne une «ingérence»

SOCIALDonald Trump, le ministre italien Matteo Salvini ou le président turc Recep Tayyip Erdogan ne se sont pas privés de commenter la crise des «gilets jaunes»...
La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, le 13 septembre 2018.
La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, le 13 septembre 2018. - PIERRE VILLARD/SIPA
M.C. avec AFP

M.C. avec AFP

Agnès Buzyn se dit « excédée » par leur « ingérence ». Comme son collègue Jean-Yves le Drian, la ministre des Solidarités et de la Santé a condamné dimanche l’attitude des dirigeants étrangers qui font des remarques sur la gestion de la crise des « gilets jaunes » en France.

La ministre, invitée sur LCI, a également montré du doigt la présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen et le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, des « donneurs de leçons » qui souhaitent selon elle « soit le chaos soit l’affaiblissement » de la France.

Après la diffusion d’images du ministre italien Matteo Salvini et du président turc Recep Tayyip Erdogan décrivant les « gilets jaunes » comme l’échec des politiques européennes, Agnès Buzyn a lancé : « Je suis hors de moi quand j’entends ces politiques extrêmes qui profitent de la situation au lieu d’espérer l’apaisement. » « C’est de l’ingérence, c’est des gens qui profitent d’une situation pour justifier leur propre politique qui est anti-climat, totalitaire », a-t-elle condamné.

« On ne donne pas la France à des puissances étrangères »

La ministre a ensuite attaqué Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, dont l’objectif est « l’affaiblissement de l’Europe ». « L’alliance » entre Marine Le Pen et l’ex-conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, qui se sont rencontrés samedi à Bruxelles, n’a pas été « suffisamment montrée », a regretté la ministre. « Quand on veut défendre la France, on ne donne pas la France à des puissances étrangères. Elle s’allie avec M. Poutine d’un côté, M. Bannon de l’autre, le président brésilien d’extrême-droite, c’est inquiétant », a souligné Agnès Buzyn.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, « qui a 40 ans de politique derrière lui », « il s’est bien entraîné pour l’art oratoire, mais aujourd’hui, (…) je ne sais pas ce qu’il a fait pour les Français ». « La critique peut venir de gens qui souhaitent faire réussir la France. Elle ne peut pas venir de gens qui souhaitent soit le chaos soit l’affaiblissement de notre pays », a conclu Agnès Buzyn.

De « fausses » images diffusées sur Twitter

Mais au-delà de ces commentaires publics, les autorités françaises se méfient d’éventuelles ingérences dans la crise par les réseaux sociaux. Le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), un organisme rattaché au Premier ministre, coordonne les vérifications en cours, a expliqué à l’AFP une source proche du dossier.

Les services français sont attentifs à la manipulation de l’information mais il est trop tôt pour se prononcer sur les allégations du quotidien britannique The Times, qui assure que des centaines de faux comptes alimentés par la Russie cherchent à amplifier la révolte des « gilets jaunes », indique une autre source proche du dossier.

Selon le journal, qui cite des analyses menées par la société de cybersécurité New Knowledge, quelque 200 comptes Twitter diffusent des photos et des vidéos de personnes grièvement blessées par la police, des supposés « gilets jaunes », alors que ces images datent d’événements n’ayant rien à voir avec les manifestations qui se déroulent en France depuis plusieurs semaines.