Saliha Ben Ali, mère d'un djihadiste mort en Syrie: «On n'est pas seul à élever nos enfants»
TEMOIGNAGE•De son enfance au départ de son fils en Syrie, en 2013, pour rejoindre les zones de combat, Saliha Ben Ali remonte le fil de son histoire dans son livre « Maman, entends-tu le vent ? »…Emilie Petit
Depuis cinq ans, elle sillonne les routes pour raconter son histoire. Saliha Ben Ali, fille d’immigrés installés en Belgique, a vécu « le pire pour une mère ». En 2013, son fils âgé de 19 ans, a quitté la Belgique pour la Syrie. Il est mort quelques mois plus tard dans la région d' Alep.
Dans son livre Maman, entends-tu le vent ?, elle a tenté de comprendre l’incompréhensible. Ou comment un fils peut décider de tout abandonner pour rejoindre une cause qui lui est, a priori, étrangère.
Culpabilité
« Bien sûr que le sentiment de culpabilité est toujours présent chez les parents. On se demande ce qu’on a mal fait. Mais en réalité, ce n’est ni ma faute ni la faute de mon mari si Sabri est parti en Syrie », analyse-t-elle, pragmatique.
Pour enrayer cette culpabilité, Saliha Ben Ali a créé, dans la foulée du départ de son fils, l'association Save Belgium, pour venir en aide aux familles victimes de l’endoctrinement djihadiste. Car, pour elle, « ce combat, c’est avoir mon fils à mes côtés, et c’est aussi faire un pied de nez à ceux qui l’ont enlevé ».