Blocage des lycées à Toulouse: Émaillées d'incidents, les manifestations se poursuivent
MOBILISATION•A Toulouse, les lycéens poursuivent leur mobilisation ce jeudi. Des échauffourées ont de nouveau éclaté et les dégradations sont nombreuses sur la route des cortèges. Sept personnes ont été interpellées et onze blessées...B.C.
L'essentiel
- Ce jeudi, 21 lycées de Haute-Garonne étaient perturbés, dont plusieurs à Toulouse.
- Certains enseignants soutiennent ce mouvement. La fédération des parents d’élèves FCPE 31 appelle à la prudence.
- Sur les passages des cortèges, il y a des voitures caillassées, des vélos brûlés, des feux, du mobilier urbain dégradé. Sept personnes ont été interpellées et onze personnes blessées.
Depuis vendredi dernier, l’accès à plusieurs établissements toulousains est perturbé par la mobilisation d’élèves contre la réforme du baccalauréat et Parcoursup.
Ce jeudi, 23 lycées de Haute-Garonne étaient perturbés, dont, à Toulouse, ceux de Bellevue, Rive-Gauche ou encore Ozenne. Des poubelles ont été incendiées devant Raymond-Naves et Déodat-de-Séverac où des échauffourées ont eu lieu. Selon la préfecture, sept personnes ont été interpellées et onze personnes blessées, parmi lesquelles le proviseur du lycée Deodat-de-Séverac qui, bousculé, a chuté et s'est fait mal au dos.
aA Toulouse-Lautrec, les manifestants ont reçu le soutien de certains enseignants, mobilisés pour le retrait de la réforme du bac et du lycée. « Par le biais de motions, de journées de grève, nous dénonçons à la fois des conditions dans lesquelles elles sont mises en place, et nous alertons aussi sur les conséquences néfastes que ces réformes auront sur la scolarité et la formation des élèves », indiquent-ils dans un communiqué.
Appel de la FCPE 31 à la prudence
De son côté, la fédération des parents d’élèves FCPE 31 « appelle tous les élèves et tous les parents à la prudence et à la modération. La sécurité des lycéens et des étudiants qui se mobilisent contre les réformes du lycée est notre préoccupation première. La FCPE 31 soutient les revendications légitimes des lycéens, et condamne clairement les exactions et violences qui ont pu ou pourront se produire en marge des protestations », précise-t-elle.
Une AG a eu lieu à la mi-journée à l’université Jean-Jaurès du Mirail. Elle n’a pas voté le blocage du campus et s’est achevée par la décision de rejoindre les cortèges lycéens confrontés aux forces de l’ordre.
Les transports en commun étaient perturbés, en particulier le métro.
Sur les passages des cortèges, il y a des voitures caillassées, des vélos brûlés, des feux, du mobilier urbain dégradé.
Selon la préfecture deux policiers ont été blessés au cours de la matinée et deux jeunes ont été interpellés. Un journaliste de France 3 Occitanie a été agressé aux abords du lycée polyvalent Rive Gauche par un groupe dont certains membres étaient cagoulés. Sa caméra a été volée puis réduite en miettes.
D’autres journalistes ont été coursés dans les rues.
Déjà, mercredi, près de 300 jeunes avaient manifesté devant les lycées. Au cours de la journée, une cinquantaine d’entre eux s’était retrouvée en centre-ville où des affrontements avec les forces de l’ordre ont eu lieu. Au total, treize personnes ont été interpellées pour des dégradations de mobiliers urbains et des projectiles contre les forces de l’ordre.