Vidéo d'un homme roué de coups par les autorités samedi: Le parquet de Paris ouvre une enquête
ENQUETE•Une plainte devrait être déposée mardi par l’avocat de la victime…L.Gam. avec AFP
Faisait-il partie de la mobilisation des « gilets jaunes » ? Des bandes de casseurs qui ont ravagé la capitale ? Ou se baladait-il simplement aux abords des Champs-Elysées samedi en début de soirée ? Un homme a été roué de coups par huit membres des forces de l’ordre, un passage à tabac filmé et diffusé amplement durant le week-end sur les réseaux sociaux. Ce lundi, le parquet de Paris a ouvert une enquête ; et c’est l’IGPN, la « police des polices » qui en est chargée.
Yassine Bouzrou, l’avocat de cet homme filmé en train d’être frappé à terre, a annoncé qu’il déposerait une plainte mardi. Selon le texte de la plainte consulté, ce jeune homme aurait reçu une « vingtaine de coups » portés « notamment au visage » par huit membres des forces de l’ordre armés de matraques alors qu’il se trouvait vers 19h30 rue de Berri, dans le 8e arrondissement de Paris, non loin des Champs-Élysées, théâtre samedi d’une série de violences et de dégradations dans le sillage des « gilets jaunes ». Son avocat affirme qu’il n’était qu’un simple « badaud ».
La scène, filmée, a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux, totalisant en fin de journée lundi près de 5,5 millions de vues sur Twitter et Facebook pour les six versions les plus vues, selon un comptage réalisé par l’AFP.
Pas d’identification du service de police responsable
Une vidéo montre d’abord deux membres des forces de l’ordre casqués et en tenue de maintien de l’ordre poursuivant un homme - qui ne porte pas de « gilet jaune » - et le frappant. Ils sont ensuite rejoints par d’autres collègues et le jeune homme, encerclé, est roué de coups de pied et de matraque alors qu’il est à terre devant la grille fermée d’un magasin de meubles. La vidéo, de mauvaise qualité, ne permet pas de distinguer à quel service de police appartiennent les forces de l’ordre et quelles circonstances ont précédé cette scène.
Le plaignant, Mehdi K., « présente notamment de graves blessures au niveau de l’œil gauche » et « les médecins ont affirmé (…) qu’il n’était pas exclu qu’il perde l’usage de son œil », souligne la plainte. Opéré une première fois, il doit subir une nouvelle intervention prochainement, selon son avocat.
La plainte contre X vise des faits de « violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente aggravées par les circonstances que les faits ont été commis avec usage ou menace d’une arme par des personnes dépositaires de l’autorité publique ». « Les vidéos transmises sont étudiées et en fonction des circonstances des enquêtes sont diligentées s’il y a lieu. Les personnes s’estimant victimes de violences sont invitées à déposer plainte », a indiqué la préfecture de police de Paris.