VIDEO. L214 dénonce les conditions d'élevage des truites dans le sud-ouest
ANIMAUX•L214 demande qu'« une mission d’information sur les conditions d’élevage et d’abattage dans la filière piscicole soit immédiatement mise en place à l’Assemblée nationale »...20 Minutes avec AFP
Triploïdie, utilisation d’hormones stéroïdiennes, souffrance des poissons… L'association L214 a dénoncé ce vendredi les conditions d’élevage des truites d’eau douce en enquêtant sur le groupe Aqualande, dans le Sud-Ouest, premier producteur de truites fumées en Europe, qui réfute ces accusations.
L214 demande dans un communiqué qu'« une mission d’information sur les conditions d’élevage et d’abattage dans la filière piscicole soit immédiatement mise en place à l’Assemblée nationale ».
Stress, agressions et blessures
Cette association dénonce, images à l’appui, la surpopulation dans les bassins où «les poissons sont particulièrement sensibles aux maladies et souffrent de stress, d’agressions et de blessures. La surpopulation conduit à une mauvaise qualité de l’eau et à un manque d’oxygène chronique pour les poissons, qui respirent avec difficulté ».
Selon le groupe Aqualande dans un communiqué, « les images sont trompeuses car les poissons se regroupent en bancs. Nos poissons ont l’espace nécessaire pour être en bonne santé et se développer normalement ».
« Il y a un faible pourcentage de mortalité en pisciculture, moins de 2 %, ce qui est inférieur à la mortalité en milieu naturel », précise Stéphane Dargelas, directeur commercial, marketing et communication.
Aqualande réfute les accusations
Il souligne qu’Aqualande utilisait très rarement des antibiotiques, preuve que les poissons vaccinés sont « en bonne santé » et que l’eau trouble était due aux déchets organiques de la rivière traversant les bassins.
L’association met également en avant « la triploïdie qui entraîne la stérilité des truites », « résultat d’une modification génétique ». Aqualande a rappelé dans un communiqué que « la triploïdie n’est pas une modification génétique », pratique interdite en France.
Quant aux hormones utilisées, il s’agit d'« aider les géniteurs à reproduire », assure Stéphane Dargelas.
Une plainte déposée
L’enquête de L214 a également filmé des truites en pisciculture bio, dénonçant des conditions d’élevage « équivalentes ».
Concernant l’abattage des truites, elles sont asphyxiées dans du dioxyde de carbone, une pratique « douloureuse », selon L214. « C’est une anesthésie, les poissons s’endorment lentement », répond Aqualande.
Fondé en 1981 à Roquefort (Landes) par la coopérative agricole Les Aquaculteurs Landais, qui en détient 50 % des parts, Aqualande est également détenu par le groupe de distribution alimentaire Labeyrie Fine Foods. Il compte 40 piscicultures et deux abattoirs dans le Sud-Ouest.
Le groupe a porté plainte cet été, « des personnes étant entrées par effraction » sur ses sites.