MOBILISATIONIls ne veulent pas que Lyon devienne «la vitrine de l'extrême droite»

Lyon: Un manifeste pour éviter que la ville ne devienne «la vitrine de l'extrême droite»

MOBILISATIONLa Licra, ligue contre le racisme et l’antisémitisme, est à l’origine de cette initiative…
Caroline Girardon

Caroline Girardon

L'essentiel

  • La Licra, Ligue contre le racisme et l’antisémitisme, publie un manifeste pour que Lyon ne soit pas « une vitrine de l’extrême droite ».
  • Quarante personnalités locales l’ont déjà signé.

Lyon ? Une ville « humaniste », d’où Jean Moulin a organisé la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Une ville qui a célébré « le courage de Lucie et Raymond Aubrac », une ville qui ne doit pas « être la vitrine de l’extrême droite ». Voilà en substance le message de la Licra, ligue contre la racisme et l'antisémitisme.

Elle vient de publier un manifeste, déjà signé par une quarantaine de personnalités de Lyon issues des milieux culturels, politiques ou associatifs, parmi lesquelles l’acteur Clovis Cornillac. L’objectif : « lutter contre le fléau », « mener une bataille intellectuelle, morale et militante » et démonter le discours de ces groupuscules, qui font «régner la peur».

« Un hold-up du langage »

« Ils ont développé une stratégie offensive et prosélyte en ayant recours à un hold-up du langage. Les identitaires, présents dans le Vieux-Lyon, falsifient l’identité et l’histoire du quartier. Eux mettent en avant le côté gaulois, prônent l’emblème d’un lion pur et chrétien or à la Renaissance, il y avait un brassage naturel ici. C’était le quartier des immigrés », enchaîne Alain Blum, le président de la Licra en région Auvergne Rhône-Alpes.

Pour la ligue, il était temps d’agir. « Il y a eu jusque-là, une absence de paroles forte des politiques sur la question, même au plus haut niveau de l’Etat », déplore Alain Blum, adressant ainsi un tacle dissimulé à Gérard Collomb, l’actuel maire de Lyon et ancien ministre de l’Intérieur dont le nom n’apparaît pas sur le manifeste.

« Il y a une volonté politique locale, maintenant, qui va nous permettre de travailler », appuie Mario Stasi, avocat et président national de l’association, précisant qu’il a demandé la dissolution du Bastion social et de Génération Identitaire auprès du Premier ministre et du ministère de l’Intérieur. « Quand il y a une volonté politique, on peut très bien arriver à la fermeture de locaux. On l'a vu ici. C’est de cette manière qu’on pourra faire en sorte de les bouter hors des quartiers dans lesquels ils se sont implantés… Même s’il y aura toujours des illuminés », ajoute-t-il.

Jusque-là, le seul recours possible pour les autorités locales a été d’attaquer ces groupes pour des manquements à la sécurité dans leurs locaux, établissements recevant du public. « Nous avons parfois donné l’impression que nous sommes lents mais nous agissons », conclut Jean-Yves Sécheresse, adjoint en charge de la sécurité.