Marseille: Après les immeubles délabrés, peur sur les écoles de la ville
ECOLE•La peur qui a gagné de nombreux d’habitants marseillais logés dans des immeubles insalubres, gagne désormais les parents d’élèves…Adrien Max
L'essentiel
- Après le drame de la rue d’Aubagne et l’évacuation de plus de 100 immeubles à Marseille, la peur gagne les écoles de la ville.
- Les enseignants et les parents d’élèves ont réclamé une expertise en urgence dans une école à proximité du lieu d’effondrement de deux immeubles.
- La situation d’autres écoles, dont certaines inondées à la suite des fortes pluies, inquiète plus généralement.
Ce n’est pas une nouveauté. Mais la situation de nombreux immeubles délabrés évacués à Marseille - plus d’une centaine depuis 15 jours -, fait ressurgir la peur de parents d’élèves. Ils s’inquiètent de la détérioration de certaines écoles de Marseille. Celle du cours Julien, à deux pas de la rue d’Aubagne, n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Depuis mardi dernier, les enseignants ont fait valoir leur droit de retrait face à une situation qu’ils jugent dangereuse. En effet, la cour de l’école se trouve au-dessus d’un local municipal délabré. Enseignants, comme parents d’élèves, ont réclamé une expertise « sérieuse », après le passage d’un premier expert sans avertir personne, et sans visiter le fameux local municipal.
Des salles inondées
Une expertise qui a eu lieu lundi et dont les résultats ont été rendus publics ce mardi. « Le rapport d’expertise menée par le bureau d’études du bâtiment, sur le groupe scolaire "Cours Julien" (119, rue d’Aubagne), n’a révélé aucun problème structurel, ni sur le bâti, ni dans la cour de récréation », a annoncé la mairie.
Si cette nouvelle rassure quelque peu les parents, la situation d’autres écoles inquiète. Notamment celle de Saint-Vincent-de-Paul, dans le 4e arrondissement. « Depuis les fortes pluies d’avril dernier, il y a eu d’importantes infiltrations de pluie. Au point d’inonder une salle de classe du 2e étage, avant d’atterrir à l’étage inférieur là où les enseignants peuvent se restaurer. La salle a dû être condamnée », relate Adrien Pierrot, président des parents d’élèves de l’école.
La mairie avait promis la réalisation de travaux dans cette école entièrement reconstruite en 2011. « Mais en octobre la situation a recommencé, on s’est rendu compte qu’ils n’avaient rien fait à part remplacer trois dalles de plafond. La classe du 2e a été déménagée à la bibliothèque mais les murs sont gorgés d’eau, les plinthes se décollent, des fils électriques pendent de la salle de repos des enseignants », décrit le parent d’élève. Des travaux avaient à nouveau été promis à la Toussaint, mais à cause de la pluie rien n’a été fait.
« L’affichage ça marche, mais rien n’avance »
Cette situation concerne également l’école Oddo, dans le 15e arrondissement, et d’autres comme celle du boulevard National, dans le 3e arrondissement. Au point que le mouvement des parents d’élèves du 13 (MPE13) a chargé une de ses membres, Cécile, de répertorier toutes les écoles concernées. « Aucune de ces écoles ne rentre dans le plan école avenir (PEA) lancé par la mairie. J’ai déjà rencontré des parents d’élèves de différentes écoles afin de faire remonter au cas par cas ces problèmes et créer un cahier de doléances que nous enverrons à la mairie », détaille Cécile.
Là encore la stratégie de la mairie lui semble loin d’être opportune. « Ils disposent des panneaux bleus devant les écoles vantant les travaux de la mairie, mais ils ne font rien. Parfois il y est écrit "rénovation de la cage d’escalier", alors qu’ils ont mis un coup de peinture. L’affichage ça marche, et à quel prix, mais concrètement rien n’avance », fustige-t-elle. Rappelons que la mairie de Marseille a fait le choix d’un partenariat public-privé, très décrié, pour la rénovation d’une trentaine d’écoles d’ici 2021.