DRAME DE LA RUE D'AUBAGNEVIDEO. Pourquoi la manifestation du collectif de Noailles a dégénéré

VIDEO. Immeubles effondrés à Marseille: Pourquoi la manifestation du collectif de la rue d'Aubagne a-t-elle dégénéré?

DRAME DE LA RUE D'AUBAGNELors de la marche de la colère mercredi soir, la tension était vive entre policiers et manifestants…
People hold banners and victim portraits as they demonstrate in Marseille city centre on November 14, 2018 to protest against unsafe and unsanitary housing conditions ahead of the city hall, a week after two dilapidated buildings collapsed in the working-class district of Noailles, just a few steps from the bustling port.
People hold banners and victim portraits as they demonstrate in Marseille city centre on November 14, 2018 to protest against unsafe and unsanitary housing conditions ahead of the city hall, a week after two dilapidated buildings collapsed in the working-class district of Noailles, just a few steps from the bustling port. - SYLVAIN THOMAS/AFP
Mathilde Ceilles avec A.M.

Mathilde Ceilles avec A.M.

L'essentiel

  • Près de 300 policiers ont été mobilisés lors de cette marche de la colère.
  • « La situation s’est dégradée, et nous sommes passés en trente secondes d’une manifestation simple et bon enfant en émeute, avec 200 provocateurs cagoulés venus pour en découdre », affirme une source policière.
  • Parmi les manifestants, on souligne que les gaz lacrymogènes ont été utilisés très rapidement et que de nombreuses personnes vulnérables ont été attaquées.

Fumigènes, pétards et jets de canettes ou de barrières côté manifestants, gaz lacrymogènes et charges des CRS de l’autre. Ce mercredi, la marche de la colère organisée par le collectif « Noailles en colère » afin d’exprimer la colère des habitants de Noailles, et plus largement des Marseillais, après l'effondrement de plusieurs immeubles rue d’Aubagne, s’est conclue par un face-à-face houleux entre manifestants et forces de l’ordre.

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Six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Au moins trois blessés sont à déplorer, deux du côté des CRS et un manifestant selon les organisateurs. Au moins deux journalistes ont de plus été victimes de coups de matraque. Comment expliquer que cette marche ait dégénéré ?

« Passés en trente secondes d’une manifestation en émeute »

Du côté de la direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône (DDSP), le leitmotiv est clair. « La situation s’est dégradée, et nous sommes passés en trente secondes d’une manifestation simple et bon enfant en émeute, avec 200 provocateurs cagoulés venus pour en découdre », affirme une source policière.

« Ces manifestants ont commencé à jeter les barrières devant la mairie, lancé contre ce bâtiment public des projectiles comme des fusées, des bombes agricoles. » Plusieurs dizaines de CRS se trouvaient alors près de la mairie, mais volontairement « pas visibles » afin d’éviter selon cette même source que « des agités s’en prennent aux forces de l’ordre. »

« Raisons de sécurité »

L’ordre a été donné de charger alors qu’arrivaient de la rue de la Loge, derrière la mairie, des manifestants qui auraient selon la DDSP « jeter des pierres et des fusées » aux CRS. Les manifestants se trouvaient également dans un « périmètre interdit » que les CRS gardaient pour des « raisons de sécurité ».

Plusieurs membres du collectif du 5 Novembre jugent la réaction des forces de l’ordre disproportionnée. « Nous avons collecté de nombreux témoignages qui montrent que la police s’est essentiellement attaquée à des personnes vulnérables : beaucoup de personnes âgées de plus de 60 ans et des jeunes femmes », affirme Laura, une des membres.

« Provocation de la police »

« A peine il y a eu un petit moment d’excitation que les CRS sont apparus et ont gazé, soupire Kaouther. Tout le monde sait très bien que ce genre de comportements excite. C’est donc une provocation de la police. »

Des accusations que réfute la DDSP. « Les techniques d’intervention des policiers sont irréprochables. Le dispositif avait été mis en place en lien avec les organisateurs. Les policiers ont fait face à une menace. » Près de 300 policiers ont été mobilisés lors de cette marche de la colère.

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