Des mois qu’ils profitaient d’une faille du système de commandes du magasin pour trafiquer. Trois employés d’un supermarché du IIIe arrondissement de Lyon et un receleur, domicilié en Isère, ont été interpellés en début de semaine après des mois d’enquête, a indiqué ce jeudi la police lyonnaise, confirmant une information du Progrès.

Ils sont soupçonnés d’avoir détourné 13.000 bouteilles d'alcool​, ce qui représente un préjudice de 246.000 euros pour l’enseigne concernée. Lorsqu’ils passaient commande sur la centrale d’achats, les employés achetaient pour le compte du magasin une importante quantité de bouteilles de champagne et d’alcools forts qui n’arrivaient jamais dans les rayons du supermarché.

Les bouteilles écoulées sur le marché noir

La marchandise était récupérée par un receleur puis revendue à des bars et des magasins de la métropole, rapporte Le Progrès. L’alerte a été donnée cet été, avec une plainte contre X après avoir constaté la disparition de plusieurs dizaines de palettes de bouteilles entre novembre 2017 et juin 2018.

Le 5 octobre, les policiers du commissariat du 3/6 ont mis en place une surveillance pour suivre la livraison d’une palette de marchandises depuis la centrale d’achats jusqu’au magasin. Les bouteilles ont bien été livrées ce jour-là mais n’ont pas été mises en rayons, précise la police lyonnaise.

Les salariés surveillés de près par la police

Les enquêteurs se sont alors concentrés sur les trois employés présents lors de cette livraison, qui ont été interpellés lundi. Un buraliste, receleur dans cette affaire, a été arrêté mardi.

Lors des perquisitions réalisées dans le cadre de cette affaire, les enquêteurs ont découvert un registre de comptabilité, des cartes SIM, des téléphones, plus de 2.700 euros en espèces et 1.6 kilos de drogue, des dizaines de cartons de bouteilles et trois voitures de luxe, précise la police.

A l’issue de leur garde à vue, les trois employés ont été présentés au parquet mercredi. L’homme qui passait les commandes a été placé en détention provisoire. Les deux autres mis en cause ont été placés sous contrôle judiciaire.