Radicalisation: Les maires seront désormais informés sur les risques dans leur commune
PREVENTION•Un maire pourra être informé du risque encouru sur sa commune lorsqu’il organise un évènement, mais aussi du suivi des personnes qu’il a lui-même signalées aux autorités…20 Minutes avec AFP
Les maires seront désormais tenus au courant sur les individus radicalisés dans leur commune. Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, a signé, ce mardi, une circulaire qui maintenant permet aux élus locaux de connaître les risques de radicalisation islamiste dans leur ville, une promesse faite par Emmanuel Macron, en mai dernier, lors du congrès des maires de France.
Cette circulaire sera « adressée à tous les préfets de France pour organiser l’information des maires, à tous les niveaux », a annoncé le ministre au micro de BFMTV, mardi matin. Un maire pourra être informé du risque encouru sur sa commune lorsqu’il organise un évènement, mais aussi du suivi des personnes qu’il a lui-même signalées aux autorités. « Il est important aussi que nous organisions le dialogue avec les maires, un maire connaît les situations familiales ou peut sentir des dérives qui mènent à la radicalisation », a expliqué Christophe Castaner.
Un dispositif particulier pour les « postes sensibles »
« Jusqu’à présent le maire pouvait signaler, il n’avait aucun retour. Je souhaite que systématiquement, quand un maire donnera une information, il puisse avoir un retour précis sur son information », a-t-il dit, appelant à une « transparence totale ». Pour cela, des « interlocuteurs de proximité » seront désignés, selon un communiqué du ministre, « pour permettre aux maires de signaler en temps réels, une situation de radicalisation présumée » et garantir « un retour systématique » sur ces signalements.
Enfin, les maires seront également informés des risques de radicalisation d’agents publics lorsqu’il s’agira de « postes sensibles » comme un employé de crèche ou un éducateur. « Sur les postes sensibles, je demande au préfet que les maires puissent le savoir pour prendre des mesures de prévention pour déplacer l’agent et éviter qu’il soit dans un poste exposé, un poste à risque », a déclaré Christophe Castaner. Une charte sera signée entre le préfet, le maire et le procureur de la République « pour garantir la confidentialité des échanges ainsi que celle du travail des services de police, de gendarmerie et de renseignement », selon le communiqué.
D’ici fin 2019, « 48 condamnés pour des faits liés au terrorisme » vont sortir de prison
Cette annonce est intervenue après l’hommage national rendu aux victimes des attaques du 13 novembre 2015. La décision a été saluée par Christian Estrosi, maire de Nice, où l’attentat du 14 juillet 2016 avait fait 86 morts. « L’information aux maires des risques de radicalisation sur leurs communes permettra désormais d’assurer une meilleure sécurité à nos concitoyens », s’est félicité l’élu LR par communiqué. « Ensemble nous serons plus forts et efficaces. » Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a rappelé que la menace terroriste restait « élevée » et que six attentats avaient été déjoués cette année.
En 2019, « 48 condamnés pour des faits liés au terrorisme (..) vont sortir à la fin de leur peine », « nous nous donnerons les moyens de les suivre », a-t-il également affirmé. « Ils sont connus individuellement et en lien avec la justice il y aura un suivi tout particulier parce que par nature ils présentent un risque de par ce qu’ils ont fait, de ce qu’ils ont vécu, du passage en prison qui est aussi par nature criminogène, qui quelques fois peut aggraver la radicalisation », a-t-il aussi détaillé. « Nous mettons en place des dispositifs particuliers, certains sont déjà sortis et font l’objet de ce dispositif particulier », a-t-il assuré.