TRAIN DE VIEForce ouvrière en proie à des tensions internes au sujet de ses comptes

Force ouvrière: Tensions après de nouvelles révélations sur les comptes et les notes de frais

TRAIN DE VIERéagissant aux informations du « Parisien», Jean-Claude Mailly a parlé lundi soir de « diffamation », de « campagne de dénigrement » et d’une « réelle volonté de nuire »...
20 Minutes avec AFP

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Après le scandale du fichier controversé sur ses cadres et à dix jours de l’élection d’un nouveau secrétaire général, Force ouvrière est sujette à de nouvelles tensions. Dans un climat délétère, adhérents et direction s’interrogent sur les finances du syndicat et les notes de frais de ses dirigeants.

En 2017, les 13 dirigeants du troisième syndicat français avaient présenté 388.683 euros de notes de frais (hôtels, loyers, trains, etc.), assure lundi Le Parisien, qui donne aussi les détails sur la rémunération des deux anciens dirigeants de FO, Pascal Pavageau et Jean-Claude Mailly. Pascal Pavageau, qui a démissionné du poste de secrétaire général mi-octobre après la révélation de l’existence d’un fichier sur les cadres du syndicat, a présenté des notes de frais pour un montant total de 50.836,05 euros, contre près de 50.000 euros en 2016. Les frais de son prédécesseur, Jean-Claude Mailly, se sont montés à 34.000 euros, contre 32.000 en 2016.

Des informations « détaillées » mais « erronées »

L’information a été vivement contestée dans l’après-midi par le bureau de la confédération, constitué d’une partie des dirigeants cités par Le Parisien. Dans un communiqué, ils dénoncent « un amalgame ». Le bureau « s’étonne » également que « de telles informations, détaillées, bien qu’erronées ou (…) prêtant à confusion, et manifestement contenant des données personnelles, soient ainsi publiquement à nouveau diffusées ».

Réagissant aux informations du Parisien, Jean-Claude Mailly a parlé lundi soir sur RTL de « diffamation », de « campagne de dénigrement » et d’une « réelle volonté de nuire », laissant entendre qu’elle viendrait de l’intérieur.

Un fichier interne sur les cadres

L’un des candidats, Patrice Clos, a aussi réagi dès lundi, réclamant que soit remis « de l’ordre dans les finances » de son syndicat. Le numéro un de la fédération des Transports, qui réclame depuis quelques semaines un audit financier de la confédération, a critiqué le salaire de Jean-Claude Mailly, qui aurait touché en 2017 une rémunération annuelle brute de 100.334 euros. « Après ça, comment voulez-vous défendre un salarié qui touche le smic ? », a-t-il réagi. De son côté, Jean-Claude Mailly a démenti ces montants et assuré qu’il touchait « dans la dernière période » de son mandat 5.200 euros net par mois.

La confédération est traversée par une crise depuis un mois, après la révélation de la constitution d’un fichier interne sur ses cadres qui a poussé Pascal Pavageau à démissionner. Ce scandale a remis au goût du jour les divisions au sein de ce syndicat, composé d’une base hétéroclite d’adhérents. Signe de vives tensions internes, trois candidats se sont présentés au poste de secrétaire général, une première pour ce syndicat septuagénaire.