Nantes: Artisan d'art, elle relooke les vieux buffets hérités de nos mamies
ARTISANAT•Claire Bourhis, qui expose ce week-end au salon Habitat Déco à Nantes, est l'une des rares diplômée en «peinture sur mobilier» de France...Julie Urbach
L'essentiel
- A 29 ans, Claire a ouvert son atelier de customisation de meubles à Rezé près de Nantes.
- Artisan d'art, elle utilise diverses techniques, dont certaines datant du XVIIIe siècle, pour leur donner une nouvelle vie.
Elle a déjà rattrapé « de grosses bêtises », comme des coulures peu esthétiques ou des vilaines traces de pinceaux. Alors que la mode est au Do it yourself (DIY), de plus en plus de particuliers se lancent dans le relooking de leurs chevets, fauteuils ou autres meubles. Si le résultat est plutôt joli pour certains, d’autres n’hésitent pas, avant de se lancer ou en cas de catastrophe, à faire appel à Claire Bourhis.
A 29 ans, celle qui expose jusqu’à dimanche soir au parc des expos, à l’occasion du salon Habitat Déco, est l’une des rares titulaires du diplôme de « peintre sur mobilier » de France (ils seraient une quarantaine). Reconnue « artisan d’art », la jeune femme, qui vient d’ouvrir son atelier « Mes meubles Pinpins » à Rezé, s’attelle à donner une seconde vie aux meubles qui en ont besoin. « Mon but est que les vieilles armoires que l’on hérite de nos grands-mères ne restent pas au grenier, sourit la jeune peintre, qui a changé de voie après avoir exercé six ans en tant qu’infirmière. J’en fais des pièces uniques, modernes, tout en essayant de sauvegarder des traces de leur histoire. »
Techniques du XVIIIe siècle
Après 35 heures de travail, hors temps de séchage, cette petite commode de style Louis XVI a par exemple pris des couleurs et s’est dotée de jolis décors. Comme ce bureau, qui a subi décapage complet, ponçage, plusieurs couches de peinture, patine et vernis pour complètement changer d’allure. La jeune femme ne s’interdit aucune couleur ni motif, même si parfois il suffit plutôt de valoriser l’existant. « Sous les épaisseurs de vernis et de cire de l’époque, on découvre souvent du très beau bois, constate Claire Bourhis, qui peint aussi sur du carrelage ou de la terre cuite. Auparavant, les meubles avaient une meilleure qualité en ébénisterie qu’aujourd’hui. On le voit dans les finitions des tiroirs par exemple. »
Le savoir-faire de la jeune femme repose sur de nombreuses techniques, datant pour certaines du XVIIIe siècle. Comme celle utilisée par les artistes vénitiens, qui consistait à découper des motifs puis à les coller sur une planche ou un meuble avant de les repeindre. « Mais ce que je préfère, ce sont les décors à réaliser à la main, confie Claire. Ça me permet de faire quelque chose de minutieux, de créatif et d’unique, d’autant que je crée moi-même mes teintes. »
aDémarche écolo
Plutôt que de jeter leurs vieux objets en déchetterie, des particuliers des quatre coins de la France font donc le choix de solliciter la peintre nantaise. Mais la démarche a un prix : comptez 200 euros minimum pour un petit meuble, 800 pour une commode, plus de 1.000 pour un buffet. « C’est dans les prix de certains meubles neufs vendus en magasin, sauf que ces derniers viennent de Chine !, sourit Claire Bourhis. Ma démarche est aussi écolo : pourquoi racheter du neuf quand on a déjà ce qu’il faut chez soi ? »