Accident en Gironde: «On a assisté à un miracle ce lundi au passage à niveau de Ludon-Médoc»
INTERVIEW•Après le nouvel accident qui s'est produit ce lundi matin au passage à niveau de Ludon-Médoc, qui a fait un blessé, le député Benoit Simian réclame des mesures de sécurité...Mickaël Bosredon
L'essentiel
- Un homme de 73 ans a été blessé ce lundi matin au passage à niveau de Ludon-Médoc, après que sa voiture a été percutée par un TER.
- Deux personnes avaient trouvé la mort au même endroit en 2017
- Le député Benoit Simian demande qu'il soit classé comme passage à sécuriser prioritairement.
Un nouvel accident s’est produit ce lundi matin au passage à niveau de Ludon-Médoc (Gironde), où deux personnes étaient déjà décédées en 2017. Le député LREM de la cinquième circonscription Benoit Simian s’est rendu sur place, avant de partir à l’assemblée où il doit précisément défendre le budget Transports dans la soirée. Et il entend bien évoquer la problématique de ce passage ferroviaire…
Un nouvel accident s’est produit au passage à niveau de Ludon-Médoc ce lundi. Que s’est-il passé ?
A 8h45, le TER à destination de Bordeaux a percuté un véhicule au niveau du passage à niveau 21 à Ludon-Médoc. L’automobiliste, un Ludonnais de 73 ans, aurait été aveuglé par le soleil et il a franchi le passage à niveau qui était bien baissé. Le TER a percuté l’avant de son véhicule, qui est venu s’encastrer à droite du passage à niveau. On a assisté à un miracle car l’automobiliste est resté conscient, et s’en sort visiblement avec des contusions. Il a été évacué au CHU de Bordeaux.
Il y a un peu plus d’un an, il y avait déjà eu un accident sur le même passage à niveau, plus dramatique…
Oui, en août 2017, il y avait eu un accident du même type avec deux morts, sauf que c’était le soir au soleil couchant. J’ai donc demandé dès ce lundi à ce que ce passage à niveau soit classé comme passage à sécuriser prioritairement. En 2017, j’avais déjà demandé des mesures de sécurité aux abords de ce passage à niveau, et le maire avait procédé au changement de la signalétique en janvier 2018. J’avais aussi demandé qu’on arrache des arbres qui gênent la visibilité.
Que peut-on faire précisément à cet endroit pour sécuriser le site ?
Il faut mettre en place des dispositifs - je pense à des systèmes d’«oreilles» - pour casser la vitesse sur cette grande ligne droite. Il y a lieu de prendre d’urgence des mesures, et j’ai saisi le président de l’intercommunalité à ce sujet.
D’une manière générale, la sécurisation des passages à niveau est un problème d’ampleur en France…
C’est un sujet que je suis particulièrement en tant que rapporteur du budget transports à l’Assemblée. J’étais membre du conseil d’orientation des infrastructures, et nous avions fait une recommandation à la ministre des Transports pour doubler les crédits : on était à 20 millions d’euros pour la sécurisation en 2017, nous prévoyons 32 millions pour 2019 et 45 millions en 2021. Et la ministre veille à cette augmentation. Il y a 15.000 passages à niveau en France, et en moyenne on en supprime huit par an, le coût d’une suppression se situant entre 3 et 15 millions d’euros. Mais sans aller jusqu’à la suppression, il y a des mesures simples de sécurité routière à mettre en place.