ACCORDCondamné au Maroc pour terrorisme, Thomas Gallay de retour en France

Terrorisme: Retour en France de Thomas Gallay, condamné au Maroc, pour purger le reste de sa peine

ACCORDLe Français avait été condamné au Maroc à quatre ans de prison pour participation à une entreprise terroriste...
Manon Aublanc

Manon Aublanc

Il a enfin quitté sa prison marocaine. Thomas Gallay, un ingénieur français condamné et détenu au Maroc pour terrorisme, est de retour en France, pour purger le reste de sa peine, a annoncé L’Express, ce vendredi.

Après 250 jours passés dans la prison de Salé, au Maroc, Thomas Gallay a embarqué, ce vendredi, dans un vol à destination de Paris. En vertu d’une convention bilatérale sur les transfèrements de détenus, le Français, condamné au Maroc à quatre ans de prison pour participation à une entreprise terroriste, va pouvoir purger la fin de sa peine dans l’Hexagone.

Douze jours de garde à vue sans avocat ni interprète

En 2014, l’ingénieur en microélectronique s’installe à Essaouira, au Maroc, pour le compte d’une société grenobloise. Deux ans plus tard, le 18 février 2016, le Maroc cite son nom dans une liste de suspects arrêtés, après le démantèlement d’une « dangereuse cellule terroriste, liée à Daesh​ ». Selon les autorités marocaines, une vidéo de propagande djihadiste a été retrouvée dans l’ordinateur de la maison, où il vit en colocation avec d’autres personnes.

Thomas Gallay est également accusé d’avoir donné 700 dirhams (65 euros) à M.L., un jeune Marocain, pour financer le djihad. Le Français, qui est resté douze jours en garde à vue sans avocat ou traducteur, signe les procès-verbaux de ses auditions, sans poser de questions. Mais lors de son procès, il découvre qu’il serait passé aux aveux, qu’il aurait reconnu s’être converti à l’islam, son allégeance à Daesh et sa participation à ce réseau terroriste.

La mère de Thomas Gallay reçue au fort de Brégançon

Devant le juge, Thomas Gallay nie avoir fait ses déclarations et explique qu’il a donné cet argent pour aider M.L. à payer ses soins dentaires et son loyer. Concernant la vidéo retrouvée sur l’ordinateur, il ajoute qu’il a laissé son ami utiliser son ordinateur. Peu importe, l’ingénieur est condamné, en juillet 2016, à six ans de prison pour « soutien à des personnes ayant voulu perpétrer des actes terroristes. » Une peine ramenée à quatre ans lors du procès en appel.

Début août, la mère du Français, s’était postée devant le fort de Brégançon (Var) avec une pancarte dans les mains : « Secours pour Thomas otage au Maroc ». Emmanuel Macron avait finalement accepté de la recevoir dans la résidence estivale présidentielle. Une entrevue qui a peut-être permis à l’ingénieur de finir sa peine dans une prison française.