Une mission d'information sur les services publics face à la radicalisation
PARLEMENT•Deux députés veulent évaluer l’ampleur des problèmes liés à la radicalisation dans les services publics…20 Minutes avec AFP
Mieux préparer les services publics à réagir face à la radicalisation de certains agents ou usagers : c’est l’objectif de la mission d’information lancée mercredi par deux députés de la majorité et de l’opposition. Eric Diard (LR, Bouches-du-Rhône) et Eric Poulliat (LREM, Gironde), se donnent environ six mois, d’ici au printemps 2019, pour évaluer l’ampleur des problèmes liés à la radicalisation dans les services publics et donner au gouvernement des « éléments pour qu’il se dote d’outils pour mieux y répondre ».
« Dans les services régaliens (police, armée, justice), les hôpitaux ou la fonction publique territoriale, des agents se retrouvent confrontés, et parfois démunis, face à des signes de radicalisation qui semblent prendre de l’ampleur », a déclaré Eric Diard, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale. Ce phénomène de radicalisation est selon lui, dans la majorité des cas observés, lié à l’islamisme.
« Donner des outils et harmoniser les pratiques »
Il « peut toucher aussi bien des agents que les usagers du service public », a-t-il ajouté, en précisant qu’il fallait rester prudent sur son ampleur car aucune évaluation quantitative n’en a été faite jusqu’ici. Cela peut aller « d’un animateur en charge d’handicapés qui fait du prosélytisme islamiste » à « un homme qui arrive aux urgences mais refuse d’être soigné par une femme », a-t-il cité en exemple.
« Nous souhaitons nourrir la réflexion, donner des outils et harmoniser les pratiques pour que les agents sachent comment réagir quand un usager radicalisé vient heurter les valeurs du service public en contestant le service rendu, et faire connaître les logiques de radicalisation qui peuvent, de l’intérieur de la fonction publique, perturber ce service », a de son côté souligné Eric Poulliat. « Nous avons constaté qu’il y avait des trous dans la raquette » dans ce domaine, y compris au niveau de la détection de la radicalisation dans les processus de recrutement des fonctionnaires, a ajouté Eric Diard.
De nombreuses auditions prévues
Les deux députés ont notamment prévu d’auditionner des témoins, fonctionnaires et autres, de problèmes liés à la radicalisation, dans le cadre de cette mission qui étudiera également le cas des sociétés privées chargées de missions de services publics, dans la sécurité et le transport notamment.
Après les attentats de novembre 2015 à Paris, la radicalisation dans les entreprises publiques avait été évoquée avec le cas de Samy Amimour, l’un des kamikazes du Bataclan, ex-chauffeur d’autobus à la RATP.