VIDEO. Inondations dans l’Aude: 83.000 tonnes de déchets à évacuer et «un impact psychologique très, très fort»
INTEMPERIES•Selon une première estimation de la société spécialisée Urban Resilience Platform, les intempéries dans l’Aude auraient produit 83.000 tonnes de déchets chez les particuliers…Nicolas Stival
L'essentiel
- Suite aux inondations qui ont frappé le département de l'Aude, les déchets ménagers sont nombreux.
- Une société spécialisée dans le domaine estime la quantité à évacuer à 83.000 tonnes.
- L’impact psychologique de cette accumulation de déchets est aussi considérable.
Les très graves intempéries qui ont frappé l’Aude dans la nuit de dimanche à lundi ont dévasté des dizaines de communes, provoquant la mort d’au moins douze personnes, selon un bilan provisoire. Les dégâts matériels sont également énormes. D’après une première estimation d’Urban Resilience Platform (URPlatform), qui sera très probablement revue à la hausse, les inondations ont charrié 83.000 tonnes de déchets dans les logements.
Cette société spécialisée dans l’accompagnement à la gestion des déchets d’envergure, notamment après les catastrophes, a été fondée par Aiden Short, qui la préside. La méthode d’évaluation s’avère assez complexe.
« On a utilisé les données prédictives présentées par la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes [dont dépend l’Aude] avant les crues, combinées aux informations d’Open Street Map, qui donnent les constructions présentes sur un territoire », explique Aiden Short.
Autres données prises en compte : celles fournies par le Centre européen de prévention de risque d'inondation (Cepri), « sur les gisements de déchets par foyer ». A partir de tous ces chiffres, URPlatform a édité une première carte lundi soir, appelée à évoluer d’ici mercredi.
Les véhicules hors d’usage pas encore pris en compte
Précision (très) importante : ces 83.000 tonnes ne concernent que le matériel appartenant aux particuliers, comme les meubles, les ordinateurs, ou les appareils ménagers. Les déchets végétaux (arbres déracinés par exemple) et ceux issus des commerces et des industries ne sont pas pris en compte. Pas plus que les véhicules hors d’usage, nombreux en raison des crues, dont le poids conséquent pourrait venir gonfler cette estimation.
Ceci dit, ce premier total représente « ce que les particuliers vont devoir déblayer de chez eux pour pouvoir revivre normalement », indique Aiden Short. « L’impact psychologique est très, très fort. Si ces amas d’objets personnels restent dans les rues pendant plusieurs semaines, cela rappellera aux sinistrés le traumatisme. »
Quelles solutions pour éviter cela ? Le responsable d’URPlatform conseille aux collectivités locales touchées de mettre en place des sortes de « mini-déchetteries » provisoires dans un lieu « facilement accessible ». Il s’agirait d’un premier espace de tri où les équipements électroniques, « à la pollution spécifique », seraient séparés des meubles et autres déchets.