«C’est moi qui suis vieux jeu, ou laisser ses gamins de 8 ans traîner sur les réseaux sociaux, c’est flippant ? » Sur Twitter, Theodora n’est pas le seul contributeur à s’étonner, après notre appel à témoignage. Nous vous avons en effet demandé sur nos réseaux sociaux et sur le site si vos enfants utilisaient les objets numériques, Internet et les réseaux sociaux très jeunes, et comment vous gériez cela.

Les résultats de l'étude menée début 2018 par Themis, association d’éducation à la citoyenneté de jeunes Alsaciens, auprès de 733 écoliers de 8 à 10 ans déjà habitués aux réseaux, sont marquants. Sur l’ensemble, 96% utilisent Internet. Et 99% d’entre eux fréquentent les réseaux sociaux. Youtube, Snapchat et jeux en ligne (et en réseau) en tête, devant Messenger, Facebook et Twitter. Parmi ces jeunes utilisateurs interrogés, la moitié déclare le faire au quotidien, et même plusieurs heures ces journées-là.

Une sensibilisation à privilégier pour certains

Maman d’enfants de 6 et 7 ans, Keltoum assume via WhatsApp : « Je les laisse se connecter régulièrement. Quand nous [les adultes] sommes occupés, nous allons à la facilité. » Elle est loin d’être la seule. A 8 ans, le plus jeune des enfants d’Alain ne décroche pas de Fortnite : « Il joue avec des copains de son grand frère. Ils le provoquent à distance et on ne peut pas intervenir lorsque ça le met en colère. »

Son père lui a bien confisqué sa console à plusieurs reprises. « Mais ça ne dure qu’un temps, reconnaît Alain. En tant que parents, on ne peut pas être tout le temps avec eux. Puis c’est source de conflit. Et dans la cour de récréation, tous ses copains ne parlent que de ça. On en discute avec d’autres parents, comment faire lever le pied sans déconnecter des autres et du monde actuel ? »

« Une approche à inventer par eux-mêmes » en famille

Dur de savoir, parfois, comment gérer un début d’addiction aux échanges virtuels. Là où certains optent pour l’interdiction, d’autres tentent de sensibiliser. Interrogée par 20 Minutes, Françoise Goret, pédopsychiatre à Strasbourg, n’a pas de recette miracle : « Il n’y a pas une conduite à tenir, mais une approche à inventer par eux-mêmes, c’est ce que j’aide les parents à chercher. »

Malgré des risques de « manipulation » et de « perte de parole [au sens d’engagement] » selon elle, la spécialiste estime que la question numérique n’est pas assez prise en compte dans les foyers. « Les parents ne s’en plaignent pas suffisamment, ils ne trouvent pas de raison pour se mettre en cause », insiste Françoise Goret. Alors que pour elle, la manière d’être des parents est centrale.

Une utilisation encadrée ou interdite pour d’autres

Dans les réactions recueillies, deux approches s’affrontent. Louis estime : « Il faut évoluer. On ne peut pas interdire Internet aux enfants. Il faut leur expliquer les dangers potentiels et bloquer les connexions aux sites sensibles (pornographie, etc.). » Comme Fiona, qui ajoute : « C’est donc à nous de gérer ce qu’ils peuvent regarder ou pas. » Une gestion pas si facile sur les réseaux sociaux.

A 30 ans, une maman affirme, elle, que ses enfants n’y ont pas accès : « Ils ont rarement la tablette. Quand ils l’ont, c’est dix minutes et je suis à côté. » Elle n’est pas la seule à tenter d’encadrer. Dans les commentaires sur notre site, Cricri027, père d’une fille de 12 ans, déclare avoir opté pour un téléphone avec contrôle parental sans application comme Facebook :

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