ECOLEL'ENA affiche 2,8 M EUR de déficit... Inquiétant?

L'ENA affiche 2,8 M EUR de déficit... Inquiétant?

ECOLEL’Ecole nationale d’administration a affiché 2,8 millions d’euros de déficit l’an dernier sur un budget total de 40,8 millions d’euros. Si son secrétaire général reconnaît des « difficultés financière », il table sur un retour dans le vert en 2020...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'Ecole nationale d'administration (ENA) a affiché 2,8 millions d'euros de déficit l'an dernier, sur un budget total de 40,8 M EUR, notamment en raison de l'élargissement de ses missions qui n'a pas été suffisamment compensé par l'Etat, affirme dimanche Le Parisien.

«Si rien ne change, l'école, qui dispose encore d'une petite réserve pour éponger, fera banqueroute d'ici quatre ans», s'alarme le quotidien, qui a obtenu les documents comptables de l'ENA via le think tank libéral iFRAP - lequel a saisi pour cela la Commission d'accès aux documents administratifs.

Une subvention de l’État tout juste supérieure aux dépenses de personnel

Selon ces documents, la subvention de l'Etat (31,1 M EUR) n'est que légèrement supérieure aux dépenses de personnel (30,9 M EUR), laquelle inclut la rémunération des élèves (9,2 M EUR), payés 1.682 euros brut par mois pendant leurs deux ans de scolarité. Les autres recettes (dont 3,4 M EUR de recettes propres) ne suffisent pas à équilibrer les comptes.

Cependant l'école «n'est pas responsable de tout», souligne le Parisien, puisqu'elle a dû absorber en 2002 l'Institut international d'administration publique, puis en 2005 le Centre d'études européennes de Strasbourg.

« L’État lui a imposé de grossir »

«L'Etat lui a imposé de grossir sans vraiment revaloriser la subvention qu'il lui verse», analyse le journal. L'ENA a en outre des créances impayées de plusieurs institutions publiques françaises, pour qui elle a organisé des formations, mais aussi d'Etats étrangers - le Koweït lui doit ainsi 569.700 euros.

Interrogé par le Parisien, le secrétaire général de l'ENA, Thierry Rogelet, reconnaît que l'école est «en difficulté financière», mais souligne qu'elle n'a «pas de dettes».

Le secrétaire général table sur un déficit de 1,4 M EUR cette année, puis 400.000 l'an prochain, avant «un retour dans le vert, à +500.000 euros», en 2020. Pour y parvenir, l'établissement a supprimé 38 postes ces dernières années, plus quatre autres cette année, a détaillé Thierry Rogelet.