TRESORIls lancent un appel pour retrouver les héritiers d'un «trésor»

Essonne: Ils lancent un appel pour retrouver les héritiers d'un «trésor» qui n'en est pas un

TRESORLors de travaux chez un couple, une mallette contenant des pièces d’or et d’argent, des bijoux, etc. a été découverte par un plombier…
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

L'essentiel

  • Selon l’artisan, les biens de la mallette sont estimés entre 500.000 et 1 million d’euros. Mais aucun commissaire-priseur n’y a eu accès pour l’instant.
  • La justice va devoir trancher pour savoir s’il s’agit d’un trésor ou non.

Des bagues, des bijoux, des médailles, des montres à gousset, des pièces d’or et d’argent, des billets de 1.000 francs démonétisés… et un testament. Ce «trésor» a été découvert dans une petite mallette dissimulée dans un pavillon de Brunoy, dans l’Essonne, lors de travaux, en juin. Mais à peine trouvé, ce « magot » est déjà au cœur d’une querelle judiciaire : les propriétaires souhaitent rendre cette mallette aux héritiers tandis que l’artisan qui l’a découverte veut la partager avec eux.

Il faut dire que ce dernier l’estime à « 500.000 euros - 1 million d’euros » même si pour l’heure, aucun commissaire-priseur n’a eu accès aux objets, précise l’avocat des propriétaires du logement. Une estimation largement surévaluée aux yeux du conseil pour qui le montant de la mallette n’excède pas 20.000 euros.

L’affaire doit être tranchée par le tribunal de grande instance d’Evry, ce vendredi. On saura alors si cette mallette est un trésor. Si c’est le cas, la loi prévoit qu’il soit partagé à parts égales entre le « découvreur » et les propriétaires. En revanche, s’il s’agit d’un héritage, il doit être restitué.

Sans héritier, tout revient à l’Etat, selon un avocat

Pour l’avocate de l’artisan, Me Isabelle Cadet-Collin, il n’y a pas de doute. « Bien sûr que c’est un trésor ! L’argument est simple. Il n’y a pas de propriétaire depuis 1943 [date du décès du testamentaire], donc il n’y a aucun droit de propriété dessus. » Ce que réfute Me Antoine Béguin qui défend les intérêts des propriétaires du pavillon. « Ce n’est pas un trésor car il y a un testament donc potentiellement des héritiers. Et s’il n’y en a pas, la découverte reviendra à l’Etat car il y a ce testament. » Mais l’ambition du couple de Brunoy n’est pas de voir les objets de la mallette finir dans une vente aux enchères, « on fait un appel aux héritiers Bornet pour qu’ils se manifestent et récupèrent les objets », explique le propriétaire du pavillon.

Pour les pister, ils ont fait les démarches en mairie et en gendarmerie. En vain. Puis saisi la direction nationale d’intervention domaniale. « La valeur des biens n’est pas pécuniaire mais sentimentale. Mes clients savent qu’ils n’ont droit à rien, si ce n’est les ennuis qu’ils ont déjà eu et mes honoraires à payer ! », plaisante Me Antoine Béguin.