SOCIALLe président de Rennes 2 ne veut pas «laisser s’installer la violence»

Rennes 2: «Nous ne pouvons pas laisser s’installer ce climat de violence», assure le président de l’université

SOCIALLes forces de l’ordre sont intervenues ce mardi sur le campus de Villejean…
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Un groupe d’une centaine d’individus a tenté de bloquer les accès de l’université Rennes 2 ce mardi matin.
  • Après deux heures de confusion, les forces de l’ordre sont arrivées sur place pour libérer les bâtiments et sécuriser l’accès aux cours.
  • Le président de l’université justifie l’intervention de la force publique.
  • Selon lui, « il est impossible de discuter avec les bloqueurs ».

Le président de Rennes 2 avait été clair. En cas de blocage de son université, il n’hésiterait pas à tout mettre en œuvre pour y faire face, y compris faire appel à la force publique. Le scénario craint a finalement eu lieu ce mardi matin. Un peu avant 8 heures, une centaine d’individus cagoulés, et munis de bâtons pour la plupart, ont commencé à bloquer les entrées des différents bâtiments de l’université, empêchant le personnel et les étudiants d’aller en cours.

Une centaine d'individus cagoulés ont bloqué les entrées des bâtiments ce mardi matin à la fac de Rennes 2.
Une centaine d'individus cagoulés ont bloqué les entrées des bâtiments ce mardi matin à la fac de Rennes 2. - J. Gicquel / 20 Minutes

La situation est alors devenue très confuse sur le campus, les insultes pleuvant entre partisans et opposants au blocage. Quelques étudiants et enseignants qui tentaient de pénétrer dans les bâtiments ont également été repoussés à coups de bâtons. Le calme est finalement revenu vers 9 h 30 avec l’intervention d’un escadron de gendarmes mobiles venus débloquer et sécuriser les accès des bâtiments. Le tout sous les applaudissements d’une bonne partie des étudiants, chose assez surréaliste dans une fac surnommée « Rennes 2 la rouge ».

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« Rien ne justifiait aujourd’hui le blocage »

Encore échaudé par le blocage de son université au printemps dernier « qui a laissé des traces », le président Olivier David justifie cette intervention des forces de l’ordre. « Nous avons réagi à la violence qui nous a été imposée, assure-t-il. Il y a eu des scènes très violentes ce matin et nous ne pouvons pas laisser ce climat s’installer. »

Affichant sa fermeté, Olivier David se défend toutefois de vouloir réprimer le mouvement social. Il en veut pour preuve la dispense d’assiduité aux cours accordée par la direction aux étudiants qui souhaitaient aller manifester ce mardi.

« La direction demande donc aux étudiant·e·s de se rendre sur le campus selon leur emploi du temps habituel (leur droit à manifester entre 10 heures et 15 heures étant toutefois garanti) et demande qu’aucune forme de violence ne soit exercée. — Université Rennes 2 (@UnivRennes_2) 8 octobre 2018 »

« Malgré cela, il y a eu des violences. Cela montre bien qu’il est impossible de discuter avec les bloqueurs qui restent enfermés dans leur stratégie nihiliste. Car rien ne justifiait aujourd’hui le blocage ! », assure-t-il.

La tentative de blocage loin de faire l’unanimité

Sur le campus, beaucoup d’étudiants et de personnels ne comprenaient pas non plus l’attitude des bloqueurs. « Ils ne portent aucune revendication et n’ont même pas le courage d’agir à visage découvert », indique Orane, étudiante en première année de géographie.

Un professeur d’histoire assiste quant à lui à la scène incrédule. « Cela fait trente ans que j’exerce ici, donc j’en ai connu des grèves. Mais je n’avais vu des gens aussi violents, c’est vraiment consternant ! ».