Un nouveau dispositif permet à des personnes sourdes et malentendantes de passer des appels
ACCESSIBILITE•La plateforme, prévue par la loi sur le numérique adoptée en octobre 2016, prévoit de transmettre les messages aux personnes sourdes via un interprète…20 Minutes avec AFP
Rendre le téléphone plus accessible aux sourds et malentendants. C’est l’objectif d’un nouveau service lancé par les opérateurs français de télécommunications ce lundi, en application de la loi sur le numérique adoptée en octobre 2016.
« Bonjour, vous êtes en relation avec la plateforme téléphonique Roger Voice, une personne sourde cherche à vous joindre. Je suis interprète et je vais traduire votre conversation. » Voilà la phrase que devrait entendre l’interlocuteur du sourd ou malentendant.
Appel visuel avec transcription par un interprète
La loi oblige désormais les opérateurs à donner accès, gratuitement, à une heure de communication par mois aux personnes sourdes et malentendantes, via une traduction de la conversation dans la langue de leur choix. Le dispositif devrait se mettre en œuvre progressivement. A partir du 1er octobre 2021, le temps d’appel passera à 3 heures par mois, puis à 5 heures par mois à partir du 1er octobre 2026.
Comment ça marche ? Au moment de passer l’appel, la personne sourde ou malentendante voit s’afficher sur son écran une liste de différentes options : un interprète en langue des signes, un « codeur en langue parlée complétée », ou un appel visuel avec transcription du sous-titrage et correction par « un scribe ».
Un service à développer
La loi concerne également les services publics et les entreprises réalisant plus de 250 millions de chiffre d’affaires, qui sont censés rendre, dès lundi, leurs services accessibles aux personnes sourdes et malentendantes de 8h30 à 19 heures du lundi au vendredi. Pour les sourds aveugles, la conversation sera transcrite sur une interface braille, la réponse du sourd aveugle étant ensuite vocalisée à son interlocuteur, a précisé Olivier Jeannel, créateur de la plateforme Roger Voice.
Mais le dispositif a ses limites : à l’heure actuelle, il n’existe que 500 interprètes en langue des signes. Les professionnels veulent également permettre au service de se développer en créant un diplôme d’interprète pour les personnes aphasiques.