JUSTICEFanch pourra-t-il s’appeler Fañch? L’affaire du tilde de retour au tribunal

Rennes: Fanch pourra-t-il s’appeler Fañch? L’affaire du tilde de retour devant la justice

JUSTICELa cour d’appel de Rennes examinera lundi le recours déposé par les parents du petit garçon...
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • L’affaire du ñ tildé sera jugée en appel lundi après-midi à Rennes.
  • Les parents d’un petit garçon veulent qu’il s’appelle Fañch, ce que la justice et l’administration ont refusé.
  • L’affaire a suscité une vive polémique en Bretagne.

Fanch ou bien Fañch ? L’affaire du tilde est de retour devant le tribunal. La cour d’appel de Rennes examinera lundi après-midi le recours déposé par les parents du petit garçon dont le prénom a été refusé par la justice. Le dossier, qui a fait couler beaucoup d’encre, remonte au 11 mai 2017, à la naissance de l’enfant. Fervents défenseurs de la langue bretonne, ses parents apprenaient ce jour-là que l’état civil refusait le prénom de Fañch donné à leur enfant, au motif que le ñ était absent des signes diacritiques autorisés.

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Face à la polémique suscitée, la mairie de Quimper avait finalement fait machine arrière et autorisé le petit breton à s’appeler Fañch. L’État avait alors porté l’affaire devant la justice et le tribunal de grande instance de Quimper lui avait donné raison le 13 septembre 2017 en refusant que le petit Fañch garde son ñ tildé sur son prénom. Pour la justice, autoriser le tilde « reviendrait à rompre la volonté de notre État de droit de maintenir l’unité du pays et l’égalité sans distinction politique ».

Une orthographe et une prononciation bretonne

Très critiquée, la décision avait pris une tournure politique. Le conseil régional de Bretagne avait ainsi déposé un vœu pour faire modifier une circulaire du 23 juillet 2014 du ministère de la Justice relative à l’Etat civil qui liste les signes diacritiques autorisés par l’administration française. Très soutenus dans leur démarche, les parents du petit Fañch avaient fait appel de la décision du tribunal de Quimper.

« Vivant en Bretagne, soucieux de transmettre nos valeurs, notre culture, notre langue spécifique, nous avons donné à notre enfant un prénom breton avec son orthographe et sa prononciation bretonne », expliquent les parents dans un communiqué. « Quand Fañch ira à l’école, il utilisera le ñ non seulement pour écrire son nom, mais de façon permanente », poursuivent-ils.

Ils seront défendus par maître Jean-René Kerloc’h du barreau de Nantes. A l’appel du collectif Skoazell Breizh, un rassemblement est prévu juste avant l’audience devant le Parlement de Bretagne.