Les premiers cabinets médicaux mobiles vont sillonner Auvergne Rhône-Alpes dès 2019
SANTE•Quatre cabinets médicaux mobiles DOK'ICI, rattachés à de nouveaux centres de santé, vont être lancés dans l'Ain, le Rhône, l'Ardèche et la Haute-Loire début 2019...Elisa Frisullo
L'essentiel
- Quatre bus médicaux DOK'ICI, rattachés à de nouveaux centres de santé, vont sillonner les villages privés de médecins généralistes dès 2019 en Auvergne Rhône-Alpes.
- Imaginé pour répondre au problème de désertifcation médicale, ce dispositif a été imaginé par un chef d'entreprise astucieux en lien avec des professionnels de santé.
Ils vont faire leur arrivée sur la place des villages dès le début de l’année 2019. Après deux ans de travail, de recherche et de fabrication, le premier cabinet médical mobile DOK'ICI a été présenté ce vendredi à Lyon.
Imaginé par l’astucieux chef d’entreprise Alain Sitbon, connu notamment dans la région lyonnaise pour ses villages mobiles pour sans-abri et migrants, ce bus itinérant doit permettre de répondre à la désertification médicale. Une problématique qui prive de médecins généralistes de nombreuses campagnes d’Auvergne Rhône et de la France entière.
« Nous sommes dans une période de désertification médicale très sérieuse et nous n’en sommes pas encore au pire du creux que nous allons connaître au cours des dix prochaines années », indique le professeur et député du Rhône Jean-Louis Touraine. « Les départs en retraite de généralistes vont excéder le nombre de nouveaux médecins. Il faut donc trouver des solutions pour passer cette période », poursuit le président de l’A.CE.S.O, l’association créée récemment par des professionnels de santé pour accompagner le projet DOK’ICI.
Quatre nouveaux centres de santé, quatre cabinets mobiles
Dans les zones les plus touchées par l’absence de médecins, quatre centres de santé vont ouvrir l’an prochain. A Bourg-en-Bresse (Ain), à Annonay (Ardèche), au Puy-en-Velay (Haute-Loire) et dans la zone Mornant, Grigny, Givors (Rhône).
Chacun de ces établissements, ouvert de 8 heures à 20 heures en semaine et de 8 heures à 12 heures le samedi, disposera d’un cabinet médical mobile, qui se déplacera toute la semaine dans les petites communes alentour. « Nous allons apporter dans les villages un jour par semaine un médecin avec un cabinet médical équipé pour tous ceux qui ont une réticence à faire 40 km pour aller chez le docteur dans la ville la plus proche », ajoute Jean-Louis Touraine. Chaque véhicule disposera d’un électrocardiographe, d’un échographe et d’un défibrillateur.
Pour permettre l’ouverture des centres de santé et la mise en route des cabinets mobiles, vingt médecins salariés vont être recrutés. « La création de ces cabinets mobiles contribuera au retour du médecin près de chez soi », s’enthousiasme Alain Sitbon, qui assume seul pour l’heure le coût de fabrication des véhicules.
Un concept soutenu par les institutions
Pour chaque centre de santé, dont la création et le fonctionnement représentent un investissement de 900.000 euros, la région et l’Agence régionale de santé contribuent à elles deux à hauteur de 300.000 euros. Les recettes liées aux consultations (secteur 1 et tiers payant généralisé) doivent permettre d’équilibrer les comptes rapidement. Les collectivités bénéficiant de ce nouveau service de soins devraient également contribuer financièrement.