Marseille: Mais qui est Jean-Baptiste Fouque, l'abbé qui va être béatifié dimanche?
PORTRAIT•Ce dimanche se déroule la béatification de l’abbé Fouque à la Major…
Mathilde Ceilles
Son nom est Fouque, Jean-Baptiste Fouque. Il n’est pas agent secret, même s’il a accepté plusieurs missions impossibles. L’abbé va être béatifié ce dimanche à la Major, sur décision du pape. C’est la première fois de son histoire que le diocèse de Marseille organise sur ses terres une béatification. Près de 3 000 personnes sont attendues à cette messe, retransmise sur KTOTV, pour rendre hommage à ce Marseillais au parcours atypique.
Pur produit marseillais. Né en 1851, l’abbé Fouque a débuté et finit sa vie à Marseille. « Il est Marseillais à 100 %, s’amuse le père Pierre Brunet, vicaire général du diocèse de Marseille. Fouque est un nom provençal, tout comme le nom de sa mère, Remuzat. » Ordonné prêtre en 1876, il officiera une grande partie à la Sainte-Trinité. Sa mort, en 1926, suscite un certain émoi à Marseille, selon le père Brunet. « Il avait au niveau local le même rayonnement que Mère Thérésa a pu avoir sur le plan international », explique-t-il.
Une dizaine de structures à son actif. L’abbé Fouque est connu pour avoir créé de nombreuses structures à Marseille à destination des plus fragiles, dans une France du XIXe siècle où la protection sociale n’était qu’un mot. La première d’entre elles reste l’hôpital Saint-Joseph, alors gratuit pour les plus démunis.
« Un jour, il retrouve au pied du presbytère un jeune garçon qu’on avait déposé là. Il va voir des gens et décide de créer les Saint-Anges, un orphelinat à Mazargues. » La structure accueille aujourd’hui des jeunes ayant des difficultés sociales. Dans la lignée du catholicisme social, l’abbé Fouque, baptisé parfois « le Saint-Vincent de Paul marseillais » est aussi à l’initiative de projets plutôt modernes pour l’époque, en créant notamment une cantine à destination des femmes travaillant dans les commerces du centre-ville.
Pour bâtir ces structures, l’abbé s’appuyait sur la bourgeoisie locale. « Il confesse aussi les notables marseillais, et il leur demande de l’aide avec leur fortune, explique le père Brunet. Il disait : "L’argent, il faut que ça porte du fruit." » Une dizaine de ses structures sont toujours en activité à Marseille.
Un miracle reconnu C’est l’une des clés de sa béatification : une guérison inexpliquée a été attribuée par l’Eglise à l’abbé Fouque. Il aurait en effet permis à une certaine Maria, atteinte d’un ulcère du pylore, de recouvrer la santé. De quoi permettre à l’abbé de devenir dimanche, un bienheureux.