Lyon: Offrir ses cheveux pour les malades du cancer
GÉNÉROSITÉ•L'association Clandest’Hair récupère des dons de cheveux pour aider à fabriquer des perruques à bas prix, destinées aux malades du cancer...Caroline Girardon
L'essentiel
- A Lyon, l’association Clandest’Hair récupère des dons de cheveux.
- Il s’agit de coiffer des volontaires gratuitement.
- Les cheveux sont ensuite utilisés pour fabriquer des perruques à bas prix pour les personnes atteintes d’un cancer.
EDIT : A la suite de quelques changements, nous avons modifié cet article. Les dons récupérés ne sont plus de 10 centimètres mais de 25. Ils ne sont plus envoyés à l'association Fake Hair à Paris mais au lycée de la coiffure de Lyon qu'a intégré John.
Une cuisine en guise de salon de coiffure. Ici, dans son petit appart de la Croix-Rousse, John, 23 ans, coupe les cheveux des volontaires gratuitement. Ou rase des crânes pour la bonne cause. Les mèches, qu’ils récupèrent (25 centimètres minimum) sont ensuite données au lycée des métiers des arts de la coiffure de Lyon pour y fabriquer des perruques destinées aux patients du centre Léon Bérard, atteints d’un cancer et ayant perdu leurs cheveux à la suite de leurs traitements.
Une vocation ? Plutôt un passe-temps qui lui demande désormais de plus en plus d’investissement. John le concède. Il est artiste avant tout. Et les coupes de cheveux, il les offre sur son temps libre, jonglant avec ses compositions musicales, ses petits boulots alimentaires et le reste. Avant de se lancer dans l’aventure Clandest'Hair, il n’avait jamais endossé l’habit de coiffeur. Et le matériel, il l’a acheté avec ses propres deniers. L’idée a germé dans son esprit il y a trois ans, avant que le projet ne débute réellement il y a deux mois.
Tous types de cheveux collectés
« Au départ, je voulais faire une série de photos avant et après », raconte-t-il. Il se rapproche alors de Charlotte, qui pilotait une association de ce type en Suisse. La jeune femme arrête pour des raisons personnelles. Lui, décide de prendre le relais à Lyon, entouré de son meilleur ami Christophe.
« On a eu des personnes de notre entourage concernées par la maladie », explique ce dernier, qui n’hésite pas à faire une heure de route pour lui prêter main-forte. « On collecte tous types de cheveux : des naturels, colorés, décolorés, afro, asiatiques », ajoute-t-il.
« Faire un don, c’est une autre démarche que d’aller chez le coiffeur »
Dans le petit salon, Léonie, 9 ans, vient de s’installer, accompagnée de Céline sa maman. « Je n’aime pas trop voir les gens sans cheveux. Ce n’est pas amusant pour eux. Alors, je voulais les aider », confesse timidement la petite fille. « Faire un don, c’est une autre démarche que d’aller chez le coiffeur. On attend d’avoir la bonne longueur, on les soigne et finalement, ils vont à la poubelle. Autant qu’ils servent à quelque chose d’utile », enchaîne sa maman.
Entouré désormais de six bénévoles, John doit désormais gérer des demandes de plus en plus nombreuses. Entre six et huit chaque jour. « On reste une association, pas une entreprise. Et comme on a beaucoup à faire, on cherche désormais des coiffeurs bénévoles », conclut-il avec le sourire.