Guerre d'Algérie: La France va présenter des mesures pour les harkis et leurs enfants
MEMOIRE•La France va débloquer un fonds de 40 millions d’euros sur quatre ans pour venir en aide aux enfants de harkis, vivant en grande précarité…20 Minutes avec AFP
Il y a des années que les harkis attendent un geste de l’Etat français. Ce mardi, cela devrait être chose faite. La secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq doit présenter de nouvelles mesures pour ces anciens combattants à l’occasion de la journée nationale leur rendant hommage.
« Nous souhaitons dire : aux harkis, la France reconnaissante », résume Geneviève Darrieussecq. « Oui, il y a eu défaillance de la France, admet-elle. Ils ont été reçus ici dans des conditions souvent très difficiles, qu’ils ont parfois eu à subir toute leur vie ».
Une enveloppe de 40 millions d’euros
Inspirées du rapport d’un groupe de travail remis fin juin, les décisions seront dévoilées au cours d’une cérémonie aux Invalides. L’Etat veut d’offrir « de nouvelles avancées en matière de reconnaissance, de réparation et de solidarité envers les harkis », ces anciens supplétifs de l’armée française pendant la guerre d’Algérie.
Parmi ces mesures figure le déblocage d’une enveloppe de 40 millions d’euros sur quatre ans, essentiellement destinée à venir en aide aux enfants des combattants harkis de deuxième génération qui vivent en grande précarité. Ce dispositif, qui sera accompagné d’une aide personnalisée au retour à l’emploi, « concerne potentiellement quelques milliers de personnes, sur 80.000 à 100.000 individus qui dans leur grande majorité se sont très bien intégrés », explique le ministère.
Un « geste mémoriel très fort » en décembre
Le gouvernement va également faire un geste en direction des harkis de première génération en augmentant de 400 euros leur allocation de reconnaissance et l’allocation viagère versée à leurs veuves. Cette mesure concerne 9.000 à 10.000 personnes.
Sur les quelque 150.000 Algériens recrutés par l’armée française comme auxiliaires durant la guerre d’Algérie, environ 60.000 sont parvenus à partir pour la métropole avec les pieds-noirs. Mais leur accueil s’est fait dans des conditions précaires, sans réelles perspectives d’intégration pour eux-mêmes ni leurs enfants. Les autres - entre 55.000 et 75.000 selon les historiens - ont été livrés à leur sort en Algérie et, considérés comme des traîtres par le nouveau régime, victimes de sanglantes représailles.
Le gouvernement compte lancer plusieurs initiatives mémorielles portant sur la reconnaissance du sort de cette communauté. Emmanuel Macron prévoit lui-même « un geste mémoriel très fort » à l’égard des harkis en décembre. Le chef de l’Etat français a également promu vendredi d’anciens combattants harkis et des représentants d’associations dans l’ordre de la Légion d’honneur. Cette promotion de harkis n’est pas inédite, mais importante en nombre. Enfin, pour la première fois, des enfants de harkis ont été distingués au titre de leurs travaux et de leur parcours personnel.