Toulouse: De l'émotion et des questions après la mort de Karim qui s'est pendu en centre de rétention
SOCIETE•Karim, 31 ans, s'est suicidé vendredi au centre de rétention de Toulouse. Une association pose la question de la prise en charge médicale des retenus...H.M.
L'essentiel
- Karim, 31 ans, s'est suicidé vendredi au centre de rétention de Toulouse
- Le jeune homme, migrant, venait d’apprendre que sa rétention était prolongée de 15 jours.
- Samedi, une trentaine de personnes sont venues lui rendre hommage devant les grilles de l’établissement.
«Une grande tristesse ». C’est le sentiment qui prévaut au Cercle des voisins du centre de rétention de Cornebarrieu, près de Toulouse, depuis le suicide vendredi de Karim, un retenu de 31 ans.
Le migrant a été retrouvé pendu dans sa chambre en fin d’après-midi. Et samedi, une trentaine de personnes sont venues lui rendre hommage devant les grilles de l’établissement, situé au bord des pistes de l’aéroport Toulouse-Blagnac.
« Gravement malade »
Le Cercle des voisins, qui vient en aide aux personnes retenues, indique que Karim venait d’apprendre que sa rétention était « prolongée de 15 jours ». Il avait déjà passé un mois en rétention. « Karim était connu pour être gravement malade, entraînant un comportement difficile. Il avait mal vécu son transfert du centre de rétention administrative de Perpignan vers Toulouse », précise l’association dans un communiqué.
Elle estime aussi que la « détresse de Karim n’a pas été entendue » en soulignant que « le CRA n’est pas un établissement psychiatrique, son personnel, pas des infirmiers mais des policiers ».
« Nous dénonçons une fois de plus cette politique d’enfermement systématique mais aussi le manque d’attention médicale et de soins adaptés pour les personnes retenues », conclut le Cercle des voisins.
Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête dès vendredi sur ce suicideatique suicide. Les caméras de vidéosurveillance du centre vont être exploitées et une autopsie a été demandée.