C’est un espace « unique en France » qui vient d’ouvrir. Sur l’île de Nantes, le département de Loire-Atlantique a aménagé un « laboratoire numérique​ » pour les professeurs de collège et leurs élèves. Ce lieu, où les classes sont reçues pour une demi-journée, n’a plus grand-chose à voir avec nos anciennes salles de techno : ici, on manipule une imprimante 3D, un casque de réalité virtuelle, des robots, on découvre le code informatique, le montage vidéo, et divers outils pédagogiques nouvelle génération. Objectifs : « enseigner autrement, expérimenter, et aider les enseignants à s’approprier ces nouveaux matériels », de plus en plus présents dans les établissements du département.

Dans cette drôle de classe, les élèves de 4e du collège Sophie-Germain sont en petits groupes. Depuis le début de l’heure, ils se penchent sur des énigmes qu’ils ont à résoudre pour obtenir des codes, grâce à leurs connaissances en maths, géo, ou anglais. Pour le lancement, c’est la thématique de l’esclavage qui est proposée, sous la forme d’un escape game interactif. « Ça change de d’habitude, on est autonomes et on peut faire nos propres recherches », indique Aysel, élève de 4e. Plusieurs encadrants du labo animent la séance, en présence du professeur d’histoire-géo, intéressé par ces nouveaux outils.

Coup de pouce pour les profs

Car au-delà d’apporter de la diversité et de la nouveauté aux élèves, le but pour le conseil départemental est aussi que les enseignants (ils pourront venir se former) se saisissent des outils qui sont, parfois, déjà arrivés dans leur établissement. Alors que la collectivité a déployé un grand plan numérique (5 millions d’euros d’investissement par an), encore faut-il que ces imprimantes 3D ou autres ordinateurs hybrides ne restent pas dans un placard, à prendre la poussière. « C’est vrai que les matériels n’ont pas été accueillis partout de la même façon », admet Christine Orain, vice-présidente à l’éducation. « Je crois qu’il y a une imprimante 3D au collège, mais on s’en est jamais vraiment servi », avance une élève.

Pour la première année, le labo numérique compte accueillir au moins une classe de chacun des 83 collèges de Loire-Atlantique. Le lieu pourrait s’ouvrir à d’autres publics pendant les vacances scolaires.