Université d’été du féminisme: L’intervention de Raphaël Enthoven très critiquée
MANSPLAINING•Le philosophe médiatique a donné une leçon de féminisme devant une assemblée de... féministes. Ce qui a été moyennement apprécié…Rachel Garrat-Valcarcel
Comme attendu, l’université d’été du féminisme, organisé jeudi par le secrétariat d’Etat chargé de l’Egalité femmes-hommes de Marlène Schiappa a déchaîné quelques passions. Dès que le programme avait été dévoilé, les présences d’Élisabeth Lévy, Peggy Sastre ou encore Raphaël Enthoven ont, disons, interrogé certaines militantes féministes. La prestation de ce dernier a été particulièrement appréciée.
Le médiatique philosophe, contrairement aux autres polémistes déjà citées, n’était pas invité dans le cadre d’un débat. L’homme aux quatre-consonnes-et-trois-voyelles intervenait seul, au pupitre, sans contradiction. Les femmes, les féministes et globalement les gens moyennement d’accord avec Raphaël Enthoven en ont pris pour leur grade. Comme l’a souligné Marie Claire sur Twitter, l’ancien chroniqueur d’Europe 1 a transformé son intervention en réponse à ses détracteurs et détractrices.
Pas de « confiscation » du débat
La journaliste Marie Kirschen, rédactrice en chef de la revue lesbienne Well well well, présente à la Maison de la radio où avait lieu la journée de débat, a tweeté de nombreuses vidéos de la prestation de Raphaël Enthoven, qui a repris la plupart de ses marottes distillées lorsqu'il faisait ses chroniques dans la matinale d’Europe 1. D’abord, la pratique militante en non-mixité (c’est-à-dire des réunions où les hommes ne sont pas autorisés, par exemple).
Sur le mouvement #MeToo, mais aussi sur la prise de parole de personnes concernées par les discriminations (personnes LGBTIQ, personnes racisées…) il estime d’abord qu’être victime « n’est pas un passe-droit, c’est une exigence supplémentaire ». Puis que globalement, toutes ces personnes-là ne sont pas les mieux placées pour… parler de ce qu’elles vivent.
Raphaël Enthoven n’a pas été interrompu, ce qu’à regretté la journaliste ouvertement féministe, Alice Coffin, qui n’était pas elle-même présente sur place.