PATERNITEUn rapport propose d'allonger le congé paternité à quatre semaines

Un rapport commandé par le Premier Ministre propose d'allonger le congé paternité à 4 semaines

PATERNITEL'Inspection générale interministérielle du secteur social vient de publier un rapport, commandé par le Premier ministre, qui conseille d'allonger le congé paternité...
Oihana Gabriel

Oihana Gabriel

L'essentiel

  • Un rapport de l'Igas suggère d'allonger le congé pour naissance de 3 à 5 jours et le congé paternité de 11 à 21 jours.
  • Cette étude révèle aussi que seulement 7 pères sur 10 prennent leur congé paternité.
  • Le rapport a été commandé par le Premier ministre, qui devrait rendre sa décision sur l'allongement ou non du congé paternité bientôt.

Le Premier ministre devait rendre sa décision sur le congé paternité en juin. Mais, comme plusieurs réformes, le calendrier a été un peu bousculé. Le rapport de l'IGAS qui vient d’être dévoilé pourrait faire bouger les choses. L’IGAS s’est penché sur une évaluation du congé de paternité, dans les entreprises privées comme dans le secteur public. Et suggère quantité de pistes, propositions et scénarios pour améliorer l’égalité entre les hommes et les femmes.

Sept pères sur 10 prennent leur congé paternité

Bilan : « Sept pères sur 10 en moyenne prennent, pour la très grande majorité d’entre eux, la totalité des 11 jours de congé de paternité, en plus des 3 jours de congé naissance légaux », souligne ce rapport, que 20 Minutes a pu consulter. Avec des inégalités : ceux qui prennent leur congé paternité sont plus souvent dans des emplois stables : en CDI (80 %), fonctionnaire (88 %) tandis que 48 % des CDD et des précaires l’ont pris. Et seulement 32 % des pères qui exercent des professions indépendantes ont pris ces 11 jours auxquels ils ont droit.

Quatre semaines de congé paternité

Que propose l’IGAS ? Un allongement du congé de paternité à 4 semaines en tout. La France serait alors alignée sur une partie des pays européens : Portugal, Espagne, Autriche… En clair, que le congé pour naissance passe de 3 à 5 jours et que le congé de paternité atteigne 14 ou 21 jours.

Quant à rendre ce congé obligatoire, l’autre piste qu’avait envisagé le gouvernement, le rapport estime que seule une partie du congé paternité, une semaine, pourrait devenir obligatoire.

Pourquoi ? « Un allongement de sa durée serait de nature à renforcer ces bénéfices, à sécuriser la prise en charge de la mère et du nouveau-né dans les premiers jours du retour au domicile, et à soutenir l’égalité professionnelle », plaide ce rapport. Et le désir de voir ces quelques jours pour accueillir une nouvelle personne dans la famille est clair dans l’opinion publique, assure ce rapport. Pour preuve, les célébrités qui ont appelé à allonger ce congé et les pétitions sur internet de nombreux pères qui souhaiteraient pouvoir davantage s’investir.

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Combien ça coûte ?

Et on finance ça comment ? « Les employeurs pourraient prendre à leur charge au moins 2 jours de congé naissance supplémentaires », suggèrent les rapporteurs. Et la grande question du coût d’une telle mesure est évidemment abordée : le surcoût pour la branche famille serait de 331 millions d’euros, pour un coût total de la prestation estimé à 594 millions d’euros.

Une période P.A.P.A.

Pour améliorer l’égalité entre hommes et femmes et que les pères puissent s’approprier leur rôle pleinement, le document liste une vingtaine de propositions. Notamment la création par la loi d’une « Période d’Accomplissement d’une Paternité Active » (une période P. A. P. A en gros !), dont le contenu précis et les conditions de mise en œuvre seraient renvoyés à la négociation collective d’entreprise.

Mais le rapport conclut sur trois scénarios : ajustement, on laisse aux entreprises le soin de négocier avec leurs salariés, de renforcement (4 semaines dont une obligatoire) ou volontariste : on passerait à 6 semaines de congé paternité obligatoires. Autant d’informations et calculs qui pourraient intéresser les familles… et les conseillers du Premier ministre.