NUTRITIONLa qualité des plats «de chefs» vendus en supermarchés remise en question

Alimentation: La qualité des plats «de chefs» vendus en supermarchés remise en question

NUTRITIONSi certains produits font exception, la plupart des produits vendus avec le parrainage d’un chef ou d’une cheffe ne sont pas plus sains que les autres…
Les têtes de chefs ou de cheffes attirent le chaland.
Les têtes de chefs ou de cheffes attirent le chaland.  - POUZET/SIPA
R. G.-V.

R. G.-V.

Surprise (ou pas) : quand vous achetez un plan en supermarché avec la trombine d’un chef ou une cheffe sur le paquet, vous ne mangez un plat trois étoiles. Loin de là même, d’après France Info qui a enquêté sur cette stratégie de communication de nombreuses marques agroalimentaires. Une stratégie d’ailleurs pas nouvelle, car Joël Robuchon, mort cet été, avait commencé avec Fleury Michon en 1987.

Seuls 24 des 65 produits testés présentent une bonne qualité nutritionnelle. Avoir une tête connue sur le paquet ne protège effectivement pas de trouver des additifs parmi les plus nocifs, d’après les observateurs. Ne protège pas non plus de petites entourloupes, comme des pâtes au gorgonzola où on trouve surtout de la ricotta ou celles aux cèpes, où on trouve beaucoup de champions de Paris, pour faire consistant.

Des exceptions

Il existe heureusement quelques exceptions, comme les plats préparés estampillés Robuchon, mais le partenariat va s’arrêter pour des raisons évidentes. Les produits pour bébé de Ghislaine Arabian semblent aussi au-dessus de la moyenne, chez Carrefour. Mais, le plus souvent, les chefs interrogés préfèrent éviter les contradictions et ne pas répondre aux interviews.

Thierry Marx, dont le partenariat avec les repas en poudre Feed en a surpris plus d’un se faire bravache : quand on est « obligé de [se] taper une merde dans le TGV ou le plateau-repas dans l’avion, moi je préfère me taper une barre Feed. Qu’on vienne me cherche sur ça, on va rigoler. » Michel Sarran, qui parraine certains produits TGV, met avant les contraintes de la cuisine dans un train. Surtout, il assure regarder de près ce qui se fait, « mettre la pression », et ne pas hésiter à demander à des fournisseurs de revoir leur copie.

Bonne affaire financière

L’affaire, souligne France Info, est plus profitable aux portefeuilles des chefs et cheffes. Les partenariats sont d’importances très diverses mais on estime qu’ils vont de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d’euros. Une façon de compenser des restaurants pas toujours rentables.