RENTREEA Nice, une distribution de fournitures pour les enfants demandeurs d'asile

Nice: Une distribution de fournitures scolaires pour les enfants demandeurs d'asile

RENTREESamedi, 66 lots de matériel et 32 cartables ont été donnés. Près de 80 familles sont attendues jusqu'à la fin de la semaine...
Mathilde Frénois

Mathilde Frénois

L'essentiel

  • Le parti communiste niçois et des associations organisent une distribution de fournitures pour les élèves demandeurs d’asile.
  • Ils sont à la recherche de dons matériels et financiers pour assurer un cartable rempli à chaque élève.

Karima suit la liste des fournitures à la lettre. Cette mère de trois adolescents a besoin de classeurs, de pochettes, d’intercalaires, de feuilles, de stylos. Tout ce qu’il faut pour faire une rentrée en terminal, en seconde et en troisième. « Je n’ai pas de revenu et la rentrée coûte cher », pointe-t-elle. Alors le matériel pour ses enfants, c’est dans le local du parti communiste niçois que Karima est venue le chercher. Avec les associations Réseau éducation sans frontières 06 et Tous citoyens, une distribution de fournitures est organisée pour les élèves demandeurs d’asile.

«Septembre est un mois très compliqué»

« C’est un soulagement, dit Larissa, maman de deux enfants de 7 et 10 ans. J’ai déjà dépensé 150 euros pour la rentrée, mais leurs cartables ne sont pas encore au complet. Septembre est un mois très compliqué. » A ces frais-là s’ajoutent les inscriptions à la cantine et à la lutte. Selon l’enquête annuelle de la Confédération syndicale des familles, les foyers déboursent 340 euros pour une rentrée en sixième, 400 euros en seconde. Beaucoup trop pour ces familles.

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Calculatrices et classeurs

Samedi, 66 lots de matériel et 32 cartables ont été donnés. Jusqu’à la fin de la semaine, près de 80 familles sont attendues. Toutes demandeuses d’asile. « Ces personnes sont sans papier et donc hors-circuit : qui dit pas de carte de séjour, dit pas d’allocation de rentrée scolaire, explique David Nakache, fondateur du collectif Tous Citoyens. Or il est primordial pour l’intégration d’un enfant qu’il aille à l’école. Sans matériel pour travailler, il commence son parcours en étant différent dès le premier jour. »

Ce sentiment, Adelyne et John le connaissent bien. A 15 ans, ces jumeaux arrivés du Congo l’an dernier s’apprêtent à faire leur deuxième rentrée scolaire en France. « C’est compliqué par rapport au regard des autres, explique Adelyne. On doit toujours dire "on n’a pas". On a l’impression d’avoir fait quelque chose de mal. » Adelyne et John étaient venus chercher une calculatrice, des feuilles et « tout ce qu’il faut pour mettre dans une trousse ». Ils devront repasser : en seulement une heure, toutes les fournitures scolaires ont déjà été attribuées à des écoliers.

Des kits pour un montant de 20 euros

« Quelque part, c’est un acte militant, dit la responsable du PCF 06 Cécile Dumas. On dit que l’école est gratuite, mais il s’avère qu’elle ne l’est pas : la preuve. » Jusqu’à la fin de la semaine, les associations sont à la recherche de matériel de seconde main (à déposer chaque matin au 6, rue Balatchano à Nice) ou de dons financiers via une cagnotte en ligne. Avec 20 euros, un kit complet est créé… pour que les demandeurs d’asile ne fassent pas leur rentrée le cartable vide.