VIDEO. Lyon: Mélanger «Efferalgan et cyanure», des associations LGBT portent plainte contre le blogueur Bassem Braiki
POLEMIQUE•Sur Snapchat, le blogueur Lyonnais, connu pour de nombreuses vidéos polémiques et déjà condamné par la justice, s’en prend violemment aux homosexuels…Elisa Frisullo, Emilie Petit (vidéo)
L'essentiel
- Le blogueur Lyonnais Bassem Braiki a conseillé dans une vidéo aux homosexuels de mélanger de «l’Efferalgan avec du cyanure» pour se soigner.
- Trois associations LGBT ont porté plainte contre lui.
- L’homme, connu sous plusieurs pseudos sur les réseaux sociaux, a déjà été condamné à plusieurs reprises par le passé pour des faits de violence notamment.
Les propos tenus sont d’une grande violence. Les associations LGBT L’amicale des jeunes du Refuge, Stop Homophobie et Mousse ont annoncé mercredi avoir porté plainte conjointement à Lyon contre le blogueur Bassem Braiki pour « incitation à la haine et à la violence envers un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle » après une vidéo polémique visant les homosexuels.
Le film en question a été publié par Bassem Braiki mardi 28 août sur Snapchat, en réaction aux propos polémiques du pape sur l’homosexualité et la psychiatrie. Dans sa story, le blogueur, baptisé BBR SIXNEUF2 sur le réseau social, apparaît très remonté.
« Vive le pape, tous derrière le pape. Les homosexuels, il faut vous soigner. Faut qu’on vous soigne, et moi j’ai la solution pour qu’on vous soigne. Tu prends un Efferalgan, tu mélanges avec du cyanure, puis ça va vous soigner […]. Faut éradiquer ce phénomène, la tête de ma mère, trop c’est trop », déclare Bassem Braiki, avant de poursuivre, sur le même ton.
a« Sa parole haineuse galvanise les foules »
« Avant t’étais un homo, tu vivais ça en cachette, tu vivais ton bonheur en cachette, là aujourd’hui vous voulez nous imposer des trucs, vous voulez que ça devienne normal », ajoute-t-il, promettant de se battre « bec et ongles pour la normalité ».
Des propos, largement relayés sur la toile, contre lesquels se sont insurgées les associations de défense des droits LGBT. « Sa parole haineuse qui galvanise les foules ne peut rester impunie. Seule la justice peut stopper cet extrémiste homophobe », a indiqué mercredi L’amicale du refuge des jeunes sur son compte Twitter.
« Il faut qu’il y ait une réponse pénale puisque ce personnage sombre, condamné déjà à de multiples reprises, n’est pas raisonnable. On ne peut pas dialoguer avec lui. Il faut frapper fort pour montrer que l’homophobie est un délit, pas une opinion. Cela ne relève pas de la liberté d’expression », confie à 20 Minutes Mehdi Aifa, président de l’association. « On ne peut pas laisser ce genre de discours s’inscrire dans le débat public », ajoute-t-il.
Condamné à de la prison ferme
Le blogueur de Vénissieux n’en est effectivement pas à son coup d’essai. L’homme, qui s’était fait connaître au lendemain des attentats de Paris avec une vidéo retentissante a, depuis, multiplié les dérapages qui ont nettement terni son image. En 2016, l’homme avait été condamné à 5 mois de prison ferme à Lyon pour outrages et menaces à l’encontre d’un policier puis à six mois ferme pour des violences sur une personne handicapée.
Mis en cause également pour des délits routiers, des propos racistes et misogynes, le blogueur s’était également tristement illustré en novembre 2016 pour avoir relayé sur le net une rumeur de pédophilie mettant en cause deux Lyonnais. Suite à cette vidéo, l’un des deux hommes visé par Bassem Braiki, mis en examen dans cette affaire, avait été passé à tabac. Spécialiste des clashs sur la toile avec de célèbres rappeurs, Chronic 2 Bass s’est également pris le bec à diverses reprises, dans de violentes vidéos, avec Booba ou encore Gradur.