Indemnités: 8% des allocataires ne cherchent pas d'emploi, selon une étude de Pôle emploi
CHOMAGE•L'opérateur a généralisé ses équipes de contrôle de la recherche d'emploi en 2015...20 Minutes avec AFP
Pays d’assistés ou faible proportion de « profiteurs » ? C’est une question régulièrement posée et assez importante, alors que le gouvernement veut s'attaquer aux indemnités chômage des cadres. Douze pour cent des demandeurs d’emploi ne cherchent pas activement un emploi, mais ce taux chute à 8 % chez les bénéficiaires de l’assurance chômage, selon une étude mise en ligne lundi par Pôle emploi.
L’opérateur, qui a généralisé ses équipes de contrôle de la recherche d’emploi en 2015, avait publié fin 2017 de premiers résultats selon lesquels 14 % des personnes contrôlées avaient été radiées pour insuffisance de recherche d’emploi.
Des chiffres basés sur un échantillon jugé représentatif
Mais ces chiffres n’étaient pas représentatifs de l’ensemble des demandeurs d’emploi, car plus de la moitié des personnes contrôlées l’avaient été sur signalement ou parce qu’ils faisaient partie d’une population ciblée. Pôle emploi s’est, cette fois, concentré sur les demandeurs d’emploi contrôlés de manière aléatoire, un échantillon jugé plus représentatif.
Résultat : le taux de radiation descend à 12 % et cache de fortes disparités selon les profils. Seulement 8 % des demandeurs d’emploi indemnisables par l’assurance chômage ne cherchent pas activement d’emploi, contre 19 % des demandeurs d’emploi non indemnisables et 15 % de ceux indemnisables par la solidarité nationale. Les hommes (14 %) sont plus souvent pris par la patrouille que les femmes (10 %).
Les demandeurs d’emploi les moins diplômés les plus sanctionnés
Les demandeurs d’emploi les moins diplômés ou qualifiés sont les plus sanctionnés : 17 % des chômeurs d’un niveau inférieur au CAP et des ouvriers non qualifiés, 15 % des employés non qualifiés. A l’inverse, les seniors (9 %), cadres (4 %) et agents de maîtrise (7 %), diplômés de niveau bac + 2 (6 %) et supérieur (5 %) sont les moins sanctionnés.
Les contrôles permettent, pour leurs partisans, de remobiliser les chômeurs découragés. Six mois après un contrôle, ils retrouvent plus fréquemment un emploi durable que l’ensemble des demandeurs d’emploi ayant un profil comparable (16 % contre 14 %), selon l’étude de Pôle emploi. Mais les contrôles risquent, selon leurs détracteurs, de surtout punir les personnes les plus éloignées de l’emploi, souvent pas en mesure de justifier leur recherche d’emploi, et de pousser les autres à accepter n’importe quel emploi.
Des chômeurs radiés pour 15 jours (pour le moment)
Expérimentées dès 2013, les équipes de contrôle de la recherche d’emploi ont été généralisées en 2015 par Pôle emploi. Quelque 215 agents réalisent en moyenne 12.000 contrôles par mois, de manière aléatoire (42 % des contrôles), au sein de populations ciblées (49 %) ou sur signalements (9 %).
Aujourd’hui, la quasi-totalité des chômeurs sanctionnés pour ce motif sont radiés pour 15 jours et peuvent se réinscrire ensuite. La sanction va passer à un mois pour un premier manquement, selon un nouveau barème présenté en mars.