FAITS DIVERS«Une femme était brûlée au visage», les témoins de l'incendie sous le choc

VIDEO. Incendie à Aubervilliers: «J'ai vu une femme brûlée au visage», les riverains sous le choc et en colère

FAITS DIVERSLes familles résidaient dans un immeuble qui n'avait pas l'autorisation pour être des logements...
A.B.

A.B.

L'essentiel

  • «Vingt-trois personnes ont été blessées dont 10 policiers et 7 personnes sont dans un état inquiétant », indiquent les services de la ville après l’incendie qui s’est déclaré dans un immeuble à Aubervilliers, dimanche en fin de journée.
  • Cinq enfants font partie des sept blessés graves.
  • Des riverains déplorent l’insalubrité de nombreux logements de la commune.

«J’ai été alerté par les cris d’une femme. » Au lendemain de l'incendie qui s’est déclaré, dimanche, dans un lotissement privé de la rue Heurtault à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, les riverains sont sous le choc et en colère. Les lieux du drame gardent les stigmates de la veille avec des tuiles au sol et des vêtements d’enfants déchiquetés et brûlés. « Vingt-trois personnes ont été blessées dont 10 policiers et 7 personnes sont dans un état inquiétant », indiquent les services de la ville.

« J’ai été alerté par les cris d’une femme », confie Steve qui vit depuis 30 ans dans le quartier. Avec quelques policiers et des jeunes, ils sont vite arrivés sur les lieux du sinistre. Après avoir grimpé à l’immeuble, ils passent par une fenêtre où, là, une femme attendait le regard plongé dans le vide « On dirait qu’elle attendait la fin », soupire Steve. Le temps presse pour ces « héros » qui portent les enfants pour les secourir. A l’extérieur, les renforts arrivent à coups de sirènes hurlantes, pompiers, Samu et motos de police qui sécurisent le périmètre et interdisent aux riverains d’accéder aux appartements avoisinant.

Incendie rue Heurtault à Aubervilliers, en Seine-saint-Denis. Le 20 août 2018
Incendie rue Heurtault à Aubervilliers, en Seine-saint-Denis. Le 20 août 2018 - A.B./20 Minutes

« J’ai vu une femme brûlée au visage », témoigne cette résidente, depuis 20 ans dans le quartier, qui a assisté de sa fenêtre au sauvetage des habitants de l’immeuble en feu. « Un pompier courait avec un bébé inconscient dans les bras », dit-elle avant de montrer le lieu où les secours ont investi un espace pour les blessés.

Le député et la maire interpellent le gouvernement

Des riverains déplorent l’insalubrité de nombreux logements de la commune de Seine-Saint-Denis quand d’autres montrent du doigt les marchands de sommeil. « Ce n’est pas normal, les locataires vivent les uns sur les autres dans un petit logement », lance Michel qui connaît le problème dans son immeuble. Il s’écrie : « On va faire une pétition. »

Présent sur les lieux de l’incendie, Bastien Lachaud, député La France insoumise d’Aubervilliers indique avoir déjà, en septembre 2017, alerté le gouvernement sur l’insalubrité des logements dans sa circonscription. Aujourd’hui, celui-ci souhaite que « le gouvernement prenne la mesure du problème du logement à Aubervilliers. »

« Cet immeuble avait un bail commercial et non celui d’un logement, déclare Meriem Derkaoui, maire PCF d’Aubervilliers, venue également sur place. Il n’existait pas d’autorisation de logements de la part de la ville. » L’édile reconnaît un quartier dégradé soumis à un plan de lutte contre l’habitat insalubre mais déplore la baisse de dotation de l’Etat pour mener à bien le travail des services hygiène et habitat.

C’est le deuxième incendie, en moins d’un mois, survenu à Aubervilliers. Le 26 juillet, une mère et ses trois enfants mouraient dans un incendie criminel.